Le brief éco. Le groupe électronique chinois Xiaomi se lance dans la voiture électrique
Le groupe, connu pour ses téléphones portables, veut se positionner sur le marché des véhicules à énergie nouvelle et intelligents, qui connaît une forte croissance en Chine. Il pourra bénéficier d'aides publiques.
Le fabricant de smartphones et d'appareils électroniques chinois Xiaomi veut devenir un des leaders de la voiture électrique dite intelligente : l’auto électrique connectée et autonome. C'est la toute dernière entreprise chinoise à se lancer sur ce segment et elle y met les moyens. Montant total de l’investissement sur les dix prochaines années : 10 milliards de dollars, environ 8,5 milliards d’euros.
Dans le top cinq mondial des plus gros vendeurs de téléphones portables, le groupe basé à Pékin produit pour l’instant des tablettes tactiles, des montres connectées, des écouteurs, des trottinettes et des scooters. Xiaomi peut-il réellement révolutionner le secteur de la voiture électrique en Chine ? Les véhicules à énergie nouvelle (hybrides, électriques, pile à combustible) connaissent une forte croissance dans l’empire du Milieu, et il faut pouvoir répondre à la demande d’une population toujours plus connectée. Il s'agit de proposer des voitures toujours plus intelligentes, sachant que les autorités publiques en place à Pékin mettent la main à la poche et financent largement le secteur privé pour être le plus compétitif et le plus productif.
Les constructeurs européens à la traîne
Xiaomi n’est pas le premier groupe informatique chinois à se lancer dans l’aventure automobile connectée. Pour les Chinois c’est une mutation normale, naturelle : la mobilité suit l’urbanisation galopante et tout ce qui est chinois se doit d’être à forte valeur technologique. L’autre géant local de l’internet, Baidu, a annoncé en janvier dernier qu’il s’alliait avec son compatriote, le groupe automobile Geely, pour produire de tels véhicules. Plusieurs entreprises chinoises de voitures électriques connaissent un regain d’intérêt des investisseurs au point de faire leur entrée à la bourse de New York, en toute discrétion, mais de manière très efficace pour lever des fonds en Occident (XPeng et Li Auto notamment).
Certains, comme les allemands Volkswagen ou BMW, ont déjà pris les devants pour s'implanter localement avec des modèles de voiture entièrement électriques qui seront produits en Chine. L’Europe doit pouvoir rivaliser face à cette concurrence chinoise mais les constructeurs du vieux continent n’ont pas les mêmes soutiens publics que les asiatiques. Il faudra encore beaucoup d’efforts de rentabilité à Renault et Stellantis (ex PSA) pour être compétitifs dans la prochaine décennie.
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