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Le brief éco. Le "geste" du nouveau patron d’Air France-KLM

Benjamin Smith, le nouveau patron d'Air france-KLM va investir 50% de sa rémunération fixe dans le groupe.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Benjamin Smith, nouveau patron d'Air France-KLM. (GEORGE PIMENTEL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Benjamin Smith a pris officiellement la direction générale d’Air France-KLM lundi 17 septembre. On dit que l’ex numéro deux d’Air-Canada a plutôt la fibre sociale mais que c’est aussi un excellent communicant. Premier geste annoncé : il va réinvestir une partie de son salaire fixe dans l’entreprise.

L’annonce, mi-août, du montant de sa rémunération avait fait scandale : 4 250 000 euros annuels, dont 900 000 euros de fixe, quels que soient les résultats de l’entreprise. C’est la moitié de cette somme qui va être réinvestie dans le groupe : 450 000 euros chaque année. On pourrait dire : le patron achète des actions de son entreprise mais il récupèrera le pactole à la sortie  et puis il gagne tellement par ailleurs que ces 450 000 euros représentent bien peu. En réalité, la part du salaire fixe que Ben Smith va réinjecter dans le capital d’Air France s’ajoute à la part variable de son salaire. Ce sont donc 80% de sa rémunération globale qui dépendront des performances de l’entreprise.

Est-ce purement symbolique ou vraiment un geste qui peut faire bouger les lignes ?

Le nouveau directeur général d’Air France est très attendu par les syndicats sur la question des salaires. Si une centaine de pilotes de la compagnie (sur les 3800) gagnent aujourd’hui quelque 300 000 euros par an, tous ne sont pas logés à la même enseigne, sans parler des personnels commerciaux et navigants ou les personnels au sol, qui en sont très loin. Donc, attaquer de front sur le salaire, le premier jour, certes à travers une petite vidéo de quelques minutes, en faisant cette promesse, se veut un signal. Le directeur général dit en substance : "Je prends le risque de perdre une partie de mon investissement personnel si je gère mal l’entreprise ; travaillons ensemble et ne livrons pas le groupe sur un plateau à nos concurrents à cause de nos luttes internes".

Nouveau type de management ?

Chacun sa méthode. Le prédécesseur de Ben Smith, Jean-Marc Janaillac, avait mis sa démission dans la balance si le dialogue social n’évoluait pas dans l'entreprise. Il a effectivement démissionné. Le nouveau patron, lui, joue sur sa rémunération. Ce qui, sur le fond, ne change rien aux chantiers auxquels est confronté le groupe : le dialogue social, certes, mais surtout la rude concurrence des compagnies à bas coûts et celles du Golfe. Comme le rappelle la ministre des Transports, Elisabeth Borne : il y a urgence d’un vrai projet stratégique pour Air France-KLM. Passé la promesse du nouveau patron, et l'état de grâce du premier jour, tout reste à faire.

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