Le brief éco. L’aéroport Toulouse-Blagnac redevient 100% français
L’opération de rachat de l'aéroport Toulouse-Blagnac au groupe Chinois par Eiffage doit encore obtenir l’aval de la DGAC, la Direction générale de l’aviation civile.
En plein débat sur la réforme des retraites et la grève dans les transports, les affaires continuent. Le groupe de construction Eiffage met la main sur l’aéroport Toulouse-Blagnac. L’autorité de la concurrence vient de donner son accord à la reprise des parts de l'actionnaire majoritaire chinois.
Il s'agit d'une belle prise pour l'entreprise française qui possède déjà l’aéroport de Lille-Lesquin dans les Hauts-de-France. Eiffage est le troisième groupe français de BTP et de concessions derrière Vinci et Bouygues. La décision de l’Autorité de la concurrence referme un long chapitre judiciaire. Des actions avaient été engagées pour annuler la privatisation partielle de l’aéroport, décidé par l’État en 2015, et qui avaient vu un investisseur chinois prendre la moitié du capital du troisième aéroport de France.
Manque d’expérience de l’investisseur chinois
Ce sont donc ces parts qui sont reprises par Eiffage, soit 49,99% qui étaient détenues par le chinois Casil-Europe, allié à un fonds d’investissement hongkongais. Les conditions de la vente par l’État français en 2015 avaient provoqué de vives critiques. La Cour des comptes avait même parlé d’échec, épinglant notamment le manque d’expérience de l’investisseur chinois dans le domaine aéroportuaire.
La Chine rachète à tours de bras ce qu’elle peut en Europe mais sans véritable stratégie de gestion. La preuve étant, en novembre dernier, la distribution de 16 millions d’euros de dividendes aux actionnaires, soit la totalité du bénéfice réalisé par l’aéroport en 2018.
Avantages à la région et aux habitants
L’opération doit encore obtenir l’aval de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) mais on voit mal pourquoi celle-ci s’y opposerait. Eiffage va reprendre les 49,99% de Casil-Europe et entrer au capital aux côtés des autres actionnaires à 40% que sont la région Occitanie, le département, Toulouse-Métropole et la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse. Plus l’État qui détient toujours 10% de l’infrastructure.
L’opération va permettre de créer une nouvelle gouvernance et surtout une nouvelle politique d’investissement. C’est ce qu’attendent les acteurs locaux qui voient dans la maîtrise retrouvée de l’aéroport Toulouse-Blagnac une opportunité pour le territoire et ses habitants.
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