Le brief éco. La France en a-t-elle fini avec la désindustrialisation ?
Des signaux encourageants donnent espoir du côté des entreprises françaises. En 2017, il s’est ouvert en France davantage de sites industriels qu'il ne s’en est fermé.
À l’heure où l’on parle de la guerre commerciale ravivée par Donald Trump au niveau mondial, quelques signaux encourageants donnent de l'espoir du côté de l'Hexagone. L’an dernier, en France, il s’est ouvert plus de sites industriels qu'il ne s’en est fermé.
Un solde positif à prendre avec précaution
La France s’est désindustrialisée au cours des 20 dernières années. La tendance est-elle en train de s’inverser ? Il est trop tôt pour le dire réellement. Le fait est que l’an dernier, le nombre d’ouvertures d’usines a dépassé celui des fermetures : 125 ouvertures contre 100 fermetures. En termes de créations d’emplois, le solde positif atteint 93 000 postes. C’est ce qui ressort de la dernière enquête réalisée par le cabinet Trendeo.
125 ouvertures de sites industriels contre 100 fermetures. Certes, le solde positif n’est que de 25 unités sur un an, mais Trendeo souligne que c’est un chiffre jamais vu depuis 2009 au début de la crise financière internationale. En réalité, cette différence est due à une baisse des fermetures d’entreprises plutôt qu’à une création nette. Il s’agit donc plutôt d’un chiffre en trompe-l’œil. Le ministère de l’Economie et des Finances ne le cache pas : sur les 16 dernières années, le poids de l’industrie dans le PIB (la richesse produite par an) est passé de quelque 16% à 12%.
Reprise économique, mais industrie qui patine
Ces signaux contradictoires sont confirmés par d’autres études, dont celle de l’assureur crédit Euler-Hermes. Elles concernent cette fois ce que l’on appelle les défaillances d’entreprises (procédures de sauvegarde, redressement, liquidation judiciaire, etc.) : les défaillances baissent en général, mais elles augmentent pour les grandes entreprises. +46% de défaillances chez des entreprises qui réalisent au minimum 50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.
L'effet domino
"Ce n’est pas parce qu’il y a une reprise économique que tout va mieux tout de suite et pour tout le monde", explique Pierre Pelouzet, le médiateur interentreprises rattaché au ministère de l’Economie et des Finances. Quand une entreprise a plus de commandes grâce au retour de la croissance, il faut acheter de la matière première, des machines et embaucher du personnel. Et si les entreprises qui fournissent ne sont pas payées immédiatement, c’est un effet domino qui se produit sur l’ensemble de la chaîne de production. La problématique des retards de paiement entre clients et fournisseurs est un mal plus profond qu’on ne le croit. On le voit à travers les différentes enquêtes de terrain sur la solidité de notre tissu industriel.
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