Le brief éco. L'assurance-vie fait un carton
L’assurance-vie représente 1 700 milliards d'euros placés par les Français en ce début d'année 2019. Après le Livret A, c'est l'épargne préférée des Français.
L'assurance-vie n'avait pas connu un tel succès depuis 2014 et 2015, selon un bilan dressé par la Fédération Française de l’Assurance qui parle de l’un des "meilleurs crus" de ces dix dernières années. L’assurance-vie en France représente un magot de 1 700 milliards d’euros, en ce début d'année 2019. Cette somme dort au chaud, placée par les Français, toutes catégories confondues. C'est le produit le plus prisé des épargnants après le Livret A défiscalisé.
La collecte nette qui est la différence entre les montants déposés et les sommes retirées, s’est élevée l’année dernière à 22,5 milliards d’euros contre un peu plus de 8 milliards en 2017. Une baisse a été enregistrée sur le mois de décembre avec la mobilisation des gilets jaunes mais cela n’enlève rien sur l’ensemble de 2018.
Les Français préfèrent l'épargne au risque
Le climat de tensions et d’incertitudes était déjà palpable avant même le déclenchement de la mobilisation des gilets jaunes en fin d’année. Les Français ont vu, lu et entendu la manière dont les professionnels ont analysé la situation des marchés donc tout le monde a adopté une position traditionnelle de prudence, comme l'explique le président de la Fédération française des assurances, Bernard Spitz. Les Français toujours très prudents ont préféré placer. Ils ont boudé les produits plus exposés à la volatilité des marchés comme les actions.
Cette abondante épargne est un atout pour l’économie française à condition qu’elle soit utilisée à bon escient. Le phénomène est plus largement européen. Depuis le milieu des années 2000, l’investissement est en recul de 15% dans l’ensemble des pays de l'Union européenne.
La France sous-investit depuis le début des années 90. Il existe bien plusieurs produits d'épargne spécifiques comme le PEA-PME, créé en 2014, pour encourager l’investissement dans les petites et moyennes entreprises et les ETI, les entreprises de taille intermédiaire. Les épargnants peuvent y placer jusqu’à 75 000 euros en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse mais cela ne constitue pas une politique globale.
Il faut pousser les Français vers l’investissement
Il faut réorienter une partie de cette abondante épargne vers le risque mais le risque calculé et sécurisé. Ce qui veut dire recalibrer les trois paramètres de l’épargne : le risque, le rendement et la liquidité.
La législation demande aux assureurs d’être capables en permanence de rembourser le capital investi par la clientèle, ce qui empêche la prise de risque. L'objectif du gouvernement est de réajuster en permanence ce curseur pour inciter l’épargnant à prendre plus de risques et le rassurer grâce à une fiscalité adaptée et non confiscatoire.
Évidemment, ce n'est pas un sujet prioritaire inscrit dans les cahiers de doléance des gilets jaunes mais c'est un dossier important sur lequel travaille le gouvernement. Bercy, ministère de l'Économie et des finances, a plein d'idées en la matière.
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