Le brief éco. Immobilier : les taux de crédit au plus bas, mais les prix remontent
Les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont proches de leur plus bas historique. Les foyers qui veulent devenir propriétaires de leur habitation continuent de bénéficier de conditions de financements avantageuses.
Les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont proches de leur plus bas historique. Hors assurance, ces taux s’inscrivent en moyenne à 1,43% contre 1,5% il y a un an. 0,1 point de moins, c’est appréciable quand on veut emprunter pour investir dans l’immobilier. Ces chiffres communiqués par l’observatoire Crédit Logement et l’institut CSA montrent parallèlement que les ménages s'endettent de plus en plus à long terme (19 ans en moyenne, du jamais vu).
Parmi les explications : les taux d’intérêts généraux en Europe qui ne réagissent pas encore franchement à la hausse constatée aux Etats-Unis. La Banque centrale européenne reste très prudente. Et puis il y a la concurrence que se livrent les banques entre elles. Le crédit, c’est la raison d’être des établissements financiers : les banques en vivent et ont tout intérêt à ce que les clients soient au rendez-vous. Elles se livrent donc à une guerre sur les taux d’intérêt qu’elles proposent pour leur vendre du crédit.
Du "Je veux acheter" au "Je peux acheter"
La situation de changera pas tant que les taux d’intérêt européens ne suivront pas la remontée des taux américains qui est en train de se produire. La bonne question n'est pas de savoir si c'est le moment d'acheter, il faut plutôt se demander si on peut passer du "Je veux acheter" au "Je peux acheter". Quand un taux baisse, l’emprunteur gagne à la fois sur le montant du crédit et sur les intérêts d'emprunts. Si, par exemple, pour décrocher un crédit, l’acheteur d’un bien négocie avec son banquier une mensualité de remboursement de 1 000 euros par mois sur vingt ans, avec des taux à 4,5%, la banque va vous prêter environ 145 000 euros. Pour la même mensualité de 1 000 euros sur vingt ans, mais avec un taux abaissé de moitié, la banque va prêter 190 000 euros. L’emprunteur aura donc gagné au passage 45 000 euros. Ce magot supplémentaire peut déclencher la décision d'investir.
Mais, en ce moment, les prix de l’immobilier remontent et acheter aujourd’hui coûte plus cher dans beaucoup de régions. La politique est un facteur dont on parle peu mais qui joue sur la promotion immobilière. Il y a la perspective des élections municipales en 2020. Dans certaines communes, les élus ont commencé à ralentir les travaux dont les administrés ne sont généralement pas friands en raison des nuisances. Et comme la demande de logements est forte aujourd’hui en France, les tensions sont de plus en plus vives. Nous touchons là le cœur du problème. Dans le cadre de la lutte contre le chômage de masse, deux facteurs sont incontournables : la mobilité – pour la recherche d’emploi – et le logement. C'est une question de politiques publiques. Le sujet apparaît dans les thèmes qui émergent du Grand débat national.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.