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Le brief éco. Guerre commerciale Airbus-Boeing : un partout, la balle au centre

La guerre commerciale continue sous le regard vigilant de l’Organisation mondiale du commerce. Dans un jugement rendu lundi 28 novembre, l’OMC épingle l’avionneur américain Boeing sur des aides de l’Etat américain jugées illégales. Une victoire pour le secteur aéronautique européen.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un Boeing 777 et des Airbus A340 et A380 au salon aéronautique du Bourget. (PASCAL LE SEGRETAIN / GETTY IMAGES EUROPE)

L’OMC épingle l’avionneur américain Boeing sur des aides de l’Etat américain jugées illégales. Et c'est une victoire pour le secteur aéronautique européen. L’OMC estime qu'une partie des aides fiscales accordées par l’Etat de Washington pour la fabrication du B777X sont des subventions interdites par les règles de l’OMC.  Le B777X,  dont la construction doit débuter en 2017, est le concurrent direct de l'Airbus A350.

L'Organisation mondiale du commerce donne 90 jours à l’avionneur américain pour se mettre en conformité. Les subventions en question s’élèvent à neuf milliards de dollars, ce qui correspond, grosso modo, au coût de développement de l’appareil.

Cette guerre des subventions n’est pas nouvelle

Airbus s’était fait remonter les bretelles par la même OMC il y a quelques temps. Cette guerre dure depuis 2004, date à laquelle l’affaire a été portée devant l’organisation basée à Genève. Depuis, les deux constructeurs s’accusent mutuellement de profiter d’aides d’Etats et de fausser ainsi les règles du jeu commercial.

Malgré tout, la situation perdure

Aujourd’hui, aucun acteur de la construction aéronautique ne peut essayer de lancer un programme sans une politique de soutien. Les enjeux financiers sont tels que les banques n’ont jamais soutenu les projets sans amorce de la part des Etats. Ces derniers s'y retrouvent dans leur comptabilité, car l’aéronautique est un secteur stratégique, qui contribue au succès ou non de la balance commerciale d’un pays.

En réalité, les subventions publiques sont des prêts beaucoup plus avantageux que ce que pourraient proposer les banques. On appelle cela des avances remboursables : les Etats avancent l’argent et les opérateurs remboursent au fur et à mesure des ventes.

Pourquoi ces remontrances répétées de la part de l’OMC ?

Son rôle est de veiller au respect des règles concurrentielles, vérifier que le montant des subventions ne pénalise ou ne favorise l’un ou l’autre groupe sur le plan commercial. Une subvention peut très vite devenir une prévente d’appareil et l’exercice se complique. Le problème avec les Etats-Unis c’est qu’ils affichent un libéralisme qu’ils n’appliquent pas. Boeing, qui travaille également sur des programmes militaires, transfère une partie des financements gouvernementaux du militaire – ce que l’on appelle les Blacks Programs – vers les programmes civils, faussant ainsi le jeu.

Bruxelles considère la décision rendue lundi 28 novembre par l’OMC comme une victoire pour Airbus et l’ensemble de l’industrie aéronautique européenne. Mais la bataille est loin d'être terminée. Les recours en justice durent généralement des années, ce qui fait travailler les cabinets d’avocat pendant que le business continue.

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