Cet article date de plus de six ans.

Le brief éco. Géolocalisation : le système européen Galileo concurrence déjà le GPS américain

La fusée Ariane 5 lance dans l’espace les derniers satellites pour clore le projet de navigation européen Galileo. Un projet qui doit rivaliser avec le GPS américain.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'un des satellites pour le système de navigation européen Galileo. (INGO WAGNER / DPA)

Si tout se passe comme prévu, la fusée Ariane 5 lance dans l’espace, mercredi 25 juillet, plusieurs satellites depuis le site de Kourou en Guyane. Des satellites destinés à renforcer le dispositif européen Galileo qui est le grand concurrent du GPS américain. Un nouveau lancement stratégique.

Il sera 13h24 précisément, heure de Paris, 8h24 à Kourou, en Guyane Française, de l’autre côté de l’Atlantique. Ariane emmènera quatre satellites (numérotés de 23 à 26). Resteront quatre derniers exemplaires à déployer pour permettre à la constellation d’être pleinement opérationnelle, avec 30 satellites au total. C’est la dernière fois qu'Ariane 5 placera sur orbite des engins Galileo. Le prochain lanceur sera Ariane 6, notre fusée nouvelle génération, à partir de 2020.

Souveraineté européenne

Galileo est notre propre système européen de géolocalisation. Il y a d'un côté le GPS américain (celui que l'on connaît le plus et qui est intégré dans notre vocabulaire). Le GPS est un système militaire appliqué au civil, dans nos voitures, sur nos smartphones et nous permet aujourd’hui de nous localiser dans une rue, par exemple. La précision de la technologie européenne Galileo nous permettra de nous situer sur un trottoir, entre cinquante centimètres et un mètre près. C’est une vraie bataille technologique et stratégique. En fond de décor, il y a la voiture connectée et autonome mais surtout l’indépendance de l’Europe, la souveraineté du renseignement et la maîtrise des nombreuses capacités qu’offre l’espace.

D’autant plus important dans le contexte géopolitique tendu

En matière de lanceurs, les États-Unis ont aujourd'hui le milliardaire Elon Musk et ses fusées à bas coûts (la Falcon de SpaceX), récupérables et moins chères que notre actuelle génération d’Ariane. Mais deux tiers de son carnet de commandes sont institutionnels : l'opérateur privé est financé par les fonds publics américains, au-dessus des prix du marché, et peut donc aller casser les prix sur le marché concurrentiel privé. Certains pays européens préfèrent lancer leurs satellites avec l’Américain plutôt qu’avec Ariane, ce qui est un non-sens total.

Peut-on déjà utiliser Galileo ?

Galileo est désormais accessible sur les derniers modèles de smartphones, notamment d’Apple et Samsung. Pas encore dans les voitures. On estime aujourd’hui à près de 300 millions le nombre d’utilisateurs en Europe. Le système est tellement stratégique que, malgré le Brexit, le gouvernement britannique veut continuer à participer au programme, notamment pour des raisons de sécurité. Cela fait l’objet de discussions très serrées entre Londres et Bruxelles.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.