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Le brief éco. Fonction publique : comment le gouvernement veut réformer

Les fonctionnaires sont appelés à faire grève jeudi 22 mars pour protester contre le projet de réforme du gouvernement qui entend réduire les dépenses publiques. Les explications d'Emmanuel Cugny.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Manifestation de fonctionnaires contre la suppression de 120 000 fonctionnaires à Rennes (Ille-et-Vilaine), le 10 octobre 2017. (DAMIEN MEYER / AFP)

Outre les cheminots, les fonctionnaires sont appelés à faire grève, jeudi 22 mars, par sept des neuf syndicats de la fonction publique. Ils protestent contre le projet de réforme du gouvernement qui entend réduire les dépenses publiques.

Fin 2016, les trois fonctions publiques (État, territoriale et hospitalière) employaient 5 400 000 personnes selon l’Insee, ce qui représente environ un emploi sur cinq en France, avec un âge moyen de 43 ans. Ces effectifs ont progressé de 0,4%, par rapport à 2015 (20 000 postes supplémentaires). La plus forte progression ayant eu lieu dans la fonction publique d’État dont les deux tiers dans l’enseignement et la recherche. La territoriale, ce sont 1,9 millions de personnes avec des effectifs qui n’ont fait que progresser entre 1980 et 2015. Quant à la fonction publique hospitalière, le point noir des effectifs touche les établissements médicaux sociaux et les maisons de retraites, ce qui est justement l’un des objets de la mobilisation aujourd’hui.

Mobilisation pour les salaires et les effectifs

Parler des effectifs c'est évoquer un plan inédit de départs volontaires pour les fonctionnaires. La CGT y voit ce qu'elle appelle "Un permis de licencier dans la fonction publique". Pour le gouvernement, c'est la volonté de se séparer de 120 000 agents pendant le quinquennat, sur la base du volontariat. Une méthode jugée plus douce que le non remplacement des départs à la retraite. Pour ce qui est des salaires, en 2015, un agent de la fonction publique de l’État touchait en moyenne 2 500 euros nets par mois en équivalent temps plein (tous les agents civils des ministères). Des rémunérations qui ont progressé entre 0,3% et 0,4% entre 2014 et 2015, toujours selon l’Insee. On touche moins dans la fonction publique hospitalière (2 200 euros nets par mois en moyenne) ; encore moins dans territoriale avec une rémunération en moyenne de 1 890 euros mensuels.

Jour de carence et compensation de la hausse de la CSG

Le rétablissement du jour de carence (l’absence d’indemnisation du premier jour d’un congé maladie, comme dans le privé) était inscrit dans le programme électoral d’Emmanuel Macron. Selon Bercy, la mesure permettrait d’économiser 170 millions d’euros par an. Quant à la compensation de la CSG, là encore, contrairement aux salariés du secteur privé, les fonctionnaires ne cotisent pas à l’assurance-chômage. Du coup, le relèvement d’1,7 point de la Contribution sociale généralisée prélevée sur leur traitement n’est pas compensé par la suppression de la cotisation salariale qui a été instaurée dans le privé. Un manque à gagner dont les fonctionnaires ne veulent pas entendre parler.

"Big bang" de la fonction publique

L’expression employée par le Premier ministre, Édouard Philippe, est décidément à la mode. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, l'avait empruntée pour la réforme de la Formation professionnelle. Dans le cas de la fonction publique, l'objectif du gouvernement est de faire des économies. Réduire les effectifs dans l'administration non régalienne pour s'attaquer à la dépense publique : un chantier hautement explosif...

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