Le brief éco. Fiat-Chrysler, vers un nouveau "Dieselgate" ?
Après l’affaire Volkswagen, sommes-nous à la veille d’un nouveau Dieselgate, le scandale des moteurs diesel truqués ? Cette fois, c’est Fiat-Chrysler qui est épinglé par l’Agence américaine de l’environnement.
Un nouveau scandale de moteurs truqués pourrait bien éclater. L'agence américaine de l'environnement pointe du doigt Fiat-Chrysler, après Volkswagen. Le contexte est très particulier. Nous sommes actuellement en plein Salon international de l’automobile à Detroit, aux Etats-Unis. Les constructeurs sont dans l’œil du cyclone avec les menaces de Donald Trump qui leur intime l’ordre de rapatrier production et emplois sur le sol américain, sous peine de sanctions financières.
Fiat-Chrysler en sait quelque chose. Le groupe italo-américain fait partie de ces groupes qui ont anticipé les foudres de Trump en annonçant, dimanche 8 janvier dernier un investissement d’un milliard de dollars. Il modernisera ainsi son usine du Midwest, avec à la clef la création de 2 000 emplois. Ça serait peine perdue, si Fiat-Chrysler est réellement rattrapé par l’affaire de moteurs truqués.
Les accusations
L’agence américaine de l’environnement, qui est à l’origine des révélations du scandale Volkswagen, accuse Chrysler d’avoir lui aussi installé, sans le déclarer, un logiciel dans les moteurs d’un peu plus de 100 000 véhicules aux Etats-Unis. Notamment la Jeep Cherokee et des pick-up, les camionnettes à plateau.
Un logiciel qui permettrait de modifier les émissions polluantes des voitures qui en sont équipées autorisant des niveaux supérieurs aux normes. L’agence estime que le fait de ne pas révéler l’existence d’un tel logiciel constitue une violation grave de la loi. Ce dont se défend Chrysler.
Une enquête en France sur la Fiat 500X
Le groupe italo-américain fait parler de lui ailleurs qu’aux Etats-Unis. La France enquête aussi sur les émissions polluantes de la Fiat 500X. La voiture est dans le collimateur des services de la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, en raison du dépassement des normes de rejets en CO2. Des investigations sont également menées en Allemagne.
Le fait que l’étau se resserre sur un nouveau constructeur arrange les détracteurs de l’industrie automobile, dont une partie est aujourd’hui montrée du doigt pour son impact nocif présumé pour la santé public.
L'action sanctionnée à la bourse
Autre impact, mais cette fois à la bourse : l’action Fiat-Chrysler a perdu jusqu’à 16% en séance jeudi 12 janvier à la bourse de Milan. Par ricochet, les autres constructeurs en pâtissent : à Paris, les titres Peugeot et Renault ont perdu respectivement entre 2 et 3%.
Rien n’est perdu pour les finances publiques américaines. Pour éteindre le feu des poursuites aux Etats-Unis, Volkswagen vient de conclure un accord à l’amiable avec la justice américaine. Le groupe allemand a plaidé coupable et accepté de verser environ une amende totale de 22 milliards de dollars.
Mais dans le cas de Fiat-Chrysler, c’est un groupe américain qui est aujourd’hui concerné, visé par une justice qui sanctionne avant tout le non-respect de la loi, pas prioritairement les raisons écologiques.
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