Le brief éco. Energies renouvelables : le pétrolier BP montre l’exemple
Les énergies renouvelables, même les pétroliers s’y mettent. Le plus en pointe c’est le Britannique BP, qui prend un véritable virage vert.
C’est un tournant de taille pour BP, plutôt en retard jusqu’ici par rapport à ses concurrents, qui passe la vitesse supérieure dans les énergies vertes.
Le numéro trois mondial du pétrole s’engage à investir quatre milliards de dollars par an d’ici à 2025 dans l’éolien, le solaire ou encore les bornes de recharge pour véhicules électriques. Puis ce sera cinq milliards par an à l’horizon 2030.
Parallèlement, sa production de pétrole et de gaz va chuter de 40% dans les 20 ans qui viennent, c’est la contrepartie de son effort dans les renouvelables. BP est la première major pétrolière à aller si loin.
Un changement un peu forcé
Il faut bien reconnaître que les grands pétroliers n’ont pas trop le choix.
Avec la crise sanitaire et la chute de la demande de pétrole qui en résulte, tous publient des résultats catastrophiques au 2e trimestre : près de 17 milliards de dollars de pertes pour BP, 18 milliards pour Shell, plus de 8 milliards pour Total.
Le prix du baril de brut s’est un peu repris depuis ses plus bas d’avril, mais la récession historique qui frappe nos économies fait que l’on a beaucoup moins besoin d’hydrocarbures pour faire tourner les usines ou les transports.
Résultat, tous revoient à la baisse leurs investissements dans l’exploration et déprécient dans leurs comptes la valeur de leurs réserves. Comme Total qui tire un trait sur ses sables bitumineux au Canada. Leur exploitation, très polluante pour l’environnement, est aussi trop chère aux cours actuels du brut. Total préfère donc les laisser dans le sous-sol.
Fini le tout-pétrole pour les géants du secteur
Ces groupes ne vont pas cesser de produire du pétrole du jour au lendemain, mais eux mêmes ont pris conscience que l’avenir, le plus porteur, et peut être aussi le plus rentable, était dans les renouvelables. On s’en doutait déjà, mais la crise du Covid a été un déclencheur, et le succès des voitures électriques y est aussi pour beaucoup.
Bon nombre de ces majors ne se présentent d’ailleurs plus comme des compagnies pétrolières mais comme des acteurs de l’énergie. C’est le cas de Total qui insiste beaucoup sur l’énergie responsable, et qui communique surtout sur son activité de fournisseur d’électricité au travers de Direct Energie.
S’engagent-ils vraiment pour le climat ?
Pour les ONG comme Greenpeace, pas suffisamment, mais à part BP qui frappe un grand coup, les autres ont aussi des objectifs bien identifiés. Notamment en matière de réduction de leurs émissions de C02.
Les pétroliers veulent en finir avec l’image de pollueurs qui leur colle à la peau, c’est une question de réputation, mais aussi d’argent puisque de plus en plus d’investisseurs – comme ceux qui gèrent votre épargne salariale – refusent désormais d’investir dans les énergies fossiles comme le pétrole ou le charbon, leur préférant les activités décarbonées, c’est la grande tendance du moment. La question de la transition énergétique est devenue tellement centrale que les pétroliers sont bien obligés de s’adapter.
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