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Le brief éco. Economie allemande, le trou d’air

Le PIB allemand (la richesse produite par l’économie de l’Allemagne) ne progressera pas de 1,8% cette année comme attendu. Berlin peut connaître un rebond mais cela relèverait plutôt du miracle. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le ministre de l'Economie allemand, Peter Altmaier, à Berlin (Allemagne), le 11 octobre 2018. (FLORIAN GAERTNER / PHOTOTHEK /  GETTYIMAGES)

L’Allemagne ne devrait pas connaître cette année la croissance économique attendue par le gouvernement. Les principaux instituts de conjoncture outre-Rhin en sont convaincus. C’est une douche froide pour le moteur économique de la zone euro.

Le PIB allemand (la richesse produite par l’économie de l’Allemagne) ne progressera pas de 1,8% cette année comme attendu. Ce n’est plus réalisable, et cette fois, il y a consensus entre les experts allemands, les économistes et les instituts de conjoncture comme le DIW de Berlin. Entre juillet et septembre (troisième trimestre), la première économie européenne s’est repliée de 0,2%, ce qui fait plus que compromettre le rebond nécessaire pour assurer une dynamique convenable. L’Allemagne peut connaître un rebond mais cela relèverait plutôt du miracle. Cette contraction de la croissance allemande au troisième trimestre est quand même une première depuis 2015.

Machine grippée

Il y a un ralentissement général dans le monde, une Chine qui tourne moins vite et qui achète moins, les conflits commerciaux internationaux et les tensions protectionnistes entretenues par Donald Trump. En Allemagne spécifiquement, les nouvelles normes antipollution appliquées à l’automobile depuis le 1er septembre ont pénalisé le très puissant secteur auto allemand (un cinquième de l’ensemble de l’industrie outre-Rhin, plus des trois quarts des véhicules allemands sont destinés à l’export).

La contraction de 0,2% de la croissance allemande au troisième trimestre n’est pas catastrophique en soi, il faut relativiser. Le plus gênant dans l’affaire, c’est que cet épisode s’ajoute au risque d’une crise politique à Berlin – la coalition de la chancelière Angela Merkel a failli exploser à deux reprises. Cela intervient aussi en plein débat sur la fiabilité et la solidité du budget italien avec les projets compliqués des populistes au pouvoir à Rome, sans parler de la perspective du Brexit.

Capacités de rebond

Ce qui est en train de se passer montre que l’Allemagne n’est pas exempte de réformes structurelles. Il lui faut revoir quelques points. Le gouvernement va injecter trois milliards d’euros d’investissements dans l’intelligence artificielle. Par ailleurs, il va devoir régler la question du déficit de main d’œuvre (immigration). Reste à savoir quel rôle peut jouer la Banque centrale européenne pour limiter la casse dans la zone euro grâce à sa politique monétaire et les taux d'intérêt. C'est une question de timing, de calendrier.

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