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Le brief éco du jeudi. Le mythique Boeing 747 prend sa retraite

Les 747 s'avèrent trop gros, trop énergivores et peu rentables pour le marché aérien international.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un Boeing 747 de la compagnie Cathay Pacific. (MAXPPP)

Boeing accélère son plan d’adaptation pour surmonter la crise liée à la pandémie de coronavirus. Le constructeur aéronautique américain va réduire encore plus son personnel et ses cadences de production. Le groupe annonce également la fin du Boeing 747.

Le 747 est ce gros avion reconnaissable par sa bosse à l’avant du fuselage. Il est né en même temps que le Concorde en 1969 et sa production va s’arrêter en 2022. Cet appareil a révolutionné le voyage aérien en le démocratisant, notamment avec le tourisme de masse. Succès commercial sans précédent : depuis l’origine, près de 1 560 appareils ont été livrés aux compagnies aériennes clientes. En l’espace de cinquante ans il y a eu au total huit versions différentes. Grâce à lui, des centaines de millions de voyageurs auront découvert le monde à des tarifs abordables avec les vols charters tout équipés en sièges économiques.

Boeing 747 et A380, même combat

Quelles sont les raisons invoquées par Boeing pour l’abandon de ce 747 ? Les mêmes qu’Airbus pour expliquer l’arrêt l’année prochaine de la production de l’A380, le rival européen. B747 comme A380 pourvus de quatre réacteurs, pouvant embarquer entre 500 et 600 passagers, se sont avérés trop gros, trop énergivores et peu rentables, sauf pour certaines compagnies du Golfe persique qui rachètent les appareils réformés par les compagnies occidentales comme Air France.

Double peine

La pandémie a donné le coup de grâce. La chute du trafic aérien a définitivement condamné ces "super jumbo". Comme l’Airbus A380, le Boeing 747 avait déjà fait les frais de la crise de 2008. Aux États-Unis, plus aucune compagnie n’a de 747 dans sa flotte depuis trois ans. Les clients ont préféré se tourner vers des appareils de taille plus modeste comme le B787 ou l’A350. Moins gourmands en kérosène et en opérations de maintenance que les quadriréacteurs, ces biréacteurs peuvent voler plus loin grâce à une nouvelle génération de moteurs.

Pour Boeing cet épisode pandémique (aux lourdes conséquences sociales avec les centaines de milliers d’emplois détruits) vient s’ajouter aux déboires de son avion vedette 737 MAX, interdit de vol depuis mars 2019 après deux catastrophes aériennes. C’est une page qui se tourne. Boeing place pour l’instant ses espoirs dans les programmes spatiaux et de défense.

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