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Le brief éco. Défaillances d’entreprises 2020 : plus dans le monde, moins en France

Cette année, les défaillances d’entreprises vont augmenter de 6%, à cause du contexte économique mondial. Mais en France, elles devraient stagner.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Plaque à l'entrée du tribunal de commerce d'Amiens (Somme). Photo d'illustration. (MAXPPP)

Les défaillances d’entreprises vont augmenter en 2020 partout dans le monde. C’est ce qui ressort d’une enquête d’un cabinet spécialiste de l’assurance-crédit à l’export. Toutes les zones seront touchées… sauf la France. Ce cabinet, c’est Euler-Hermes, qui accompagne et couvre les entreprises pour leurs exportations. C’est le numéro un mondial en la matière, autant dire que c’est un observateur privilégié.

Selon Euler, en 2020, les défaillances d’entreprises (dépôt de bilan ou redressement judiciaire) vont augmenter de 6%, conjoncture internationale morose oblige. Les années précédentes, le phénomène touchait plutôt l’Asie. Nous assistons cette fois clairement à une généralisation, mais la France s’en tire bien, avec une stabilisation des défaillances.

Pourquoi cette exemption

French paradoxe : nous sommes protégés par nos carences. L’essentiel du tissu entrepreneurial français est constitué de PME, TPE et ETI (entreprises de taille intermédiaire). Des entreprises dont l’essentiel de l’activité est réalisé en France, pour le marché intérieur. Ces entreprises sont peu tournées vers l’international. C’est là où s’explique le paradoxe : ne pas être présent, ou trop peu, sur les marchés à l’exportation est aujourd’hui un frein au développement de ces entreprises, mais cela leur évite d’être directement confrontées au ralentissement de l’économie dans différentes zones du monde.

À quelque chose, malheur est bon

Le phénomène est tout autre en Allemagne, où les défaillances d’entreprises continuent d’augmenter. Pourquoi ? Parce que les PME allemandes, qui constituent ce que l’on appelle outre-Rhin le Mittelstand – tissu d’entreprises généralement familiales – sont très exportatrices. Les sociétés allemandes subissent donc plus les soubresauts de l’économie mondiale.

Distorsions au sein même de l’Europe

Un autre facteur joue en faveur de la France : le moral des chefs d’entreprises. Plusieurs enquêtes, dont une précédente d’Euler-Hermes, montrent leur optimisme. 40% des patrons interrogées l’an dernier jugeaient "bonnes" les performances économiques de la France, contre seulement 17% en 2017. Un atout pour le gouvernement qui doit accompagner ce mouvement à travers sa politique économique, une fois passé le dossier des retraites.

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