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Le brief éco. Coronavirus : la SNCF recrute en pleine crise sanitaire

SNCF réseau, filiale du groupe chargée de la gestion et de l’entretien des infrastructures ferroviaires, veut embaucher 2 000 personnes cette année. Cette annonce du directeur des ressources humaines de l’entreprise a de quoi surprendre en cette période de crise.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des passagers marchent devant un TGV InOui de la SNCF en gare de Lille Flandres, en février 2020. (AURÉLIEN ACCART / RADIO FRANCE)

Malgré des pertes financières avoisinant les 4 milliards d’euros liées à la crise du coronavirus, la SNCF va recruter près de 2 000 personnes cette année, pour entretenir son réseau. Cela peut paraître paradoxal, mais en réalité, il y a deux explications. D’abord, la pénurie de personnes compétentes sur les postes concernés. Comme beaucoup d’autres entreprises, la SNCF peine à trouver les personnels correctement formés à ses besoins, et le phénomène s’est accentué avec la crise. Certains métiers sont en tension. SNCF Réseau a des besoins de plus en plus récurrents.

La société gestionnaire des voies ferrées a quatre cibles prioritaires : aiguilleurs, électriciens, techniciens télécoms et monteurs de câbles électriques aériens pour installer et entretenir les caténaires qui alimentent les locomotives en énergie. Les besoins se font sentir particulièrement dans cinq régions : les Hauts-de-France, le Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et l’Ile-de-France.

Recruter, double défi pendant la crise

Georges Ichkanian, le directeur des ressources humaines de SNCF Réseau, explique que le rythme de recrutements a chuté dès le mois de mars avec le confinement. Pour l’ensemble du réseau français, recruter 2 000 personnes est un double défi : il faut à la fois regagner le temps perdu pendant le confinement, et trouver les bonnes personnes, formées aux métiers demandés. Le métier d’électricien est aujourd’hui en tension. Il y a un lourd problème d’adéquation entre les besoins des entreprises et le nombre de jeunes formés à ces tâches techniques à l’école.

Il y a aussi la concurrence qui cherche, elle aussi, à recruter ces métiers. Des groupes comme Vinci, Bouygues et d’autres, chassent de leur côté. Avantage pour les jeunes demandeurs d’emplois : c’est l’occasion de négocier les salaires. L’employeur qui cherche la perle rare aura tout intérêt à lui proposer une rémunération plus élevée que le concurrent. C’est l’effet collatéral finalement positif de la crise mais qui prouve aussi les carences du système français de formation face aux réels besoins des entreprises. Dans tous les cas, c’est le moment d’envoyer les CV à SNCF Réseau.

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