Le brief éco. Coronavirus : la SNCF, elle aussi, veut son plan d’aide
Jean-Pierre Farandou, patron de la SNCF, demande à l’État de voler au secours du ferroviaire, comme il l’a déjà fait pour l’aérien et l’automobile.
Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, dit espérer du parlement et du gouvernement qu’il seront "au rendez-vous d’une relance" du secteur ferroviaire dans son ensemble. Un appel du pied à l’État actionnaire, fait devant une commission de l’Assemblée nationale, à l’heure où la SNCF est touchée de plein fouet par la crise du coronavirus.
Il y a urgence pour l’entreprise. Depuis quelques mois la SNCF enchaîne les déconvenues : après la grande grève contre la réforme des retraites, c’est maintenant la crise du Covid-19 qui plombe ses comptes. Résultat : 3 milliards d’euros de pertes cumulées depuis le début de l’année, qui fragilisent d’autant sa trésorerie. Le confinement a été un désastre en termes de trafic et, depuis qu’il a pris fin, la reprise n’est que très partielle : environ un tiers des TGV circulent actuellement, et leur remplissage est très insuffisant du fait de l’obligation de condamner un siège sur deux, et de la limitation des déplacements à 100 km. Ainsi, les TGV qui vont rouler pendant ce pont de l’Ascension ne seront remplis qu’à 20% tout au plus. Bien loin des 70% de remplissage nécessaires pour les rentabiliser.
La SNCF met en avant son rôle dans la relance
La SNCF peut espérer des prêts garantis par l’État. L’État a bien dit qu’il ne laisserait aucune entreprise sur le carreau, encore moins quand elle est nationale. Mais dans la pratique, ce même État estime certainement avoir déjà joué son rôle en allégeant de 25 milliards d’euros la dette de la SNCF en début d’année. Alors, pour plaider sa cause, Jean-Pierre Farandou met en avant le rôle de la SNCF, et du ferroviaire en général, dans la relance de toute une série de secteurs cruciaux pour l’économie, comme l’industrie, le tourisme ou la grande consommation. Sans oublier le mieux disant écologique du chemin de fer par rapport aux autres moyens de transports.
La SNCF peut encore sauver les meubles, mais pas au point de retrouver ses niveaux de l’an dernier, quand elle transportait encore 25 millions de personnes dans la saison. Depuis qu’ils savent qu’ils pourront partir cet été, les Français ont commencé à réserver, et c’est plutôt bien parti avec 140 000 billets vendus en trois jours. Mais tant qu’un siège sur deux sera retiré de la vente, difficile d’envisager un véritable décollage des réservations, et le retour des promotions qui d’habitude fleurissent à l’approche des vacances.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.