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Le brief éco. Contrefaçon industrielle, l’inquiétante et coûteuse progression

On connaissait les faux sacs à main ou autres produits de luxe contrefaits. Un autre type de contrefaçon se développe : la contrefaçon industrielle. Elle coûte très cher à l'économie française.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
On a découvert récemment quatre grands roulements contrefaits destinés à la construction d’éoliennes d’un diamètre d’un mètre quarante et pesant une tonne (ici, des roulements non contrefaits fabriqués à Tours). (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Le phénomène n’est pas nouveau mais il a pris une ampleur et des formes nouvelles au cours des dernières années, aidé par les ventes sur internet comme beaucoup d’autres produits. La Fédération des industries mécaniques alerte et tient à faire de la pédagogie autour de ce fléau car il passe presque inaperçu, en tout cas il est méconnu. L’organisation professionnelle estime à un près d’un million les contrefaçons industrielles sur les 8 millions et demi de produits saisis par les douanes françaises en un an.

Du traditionnel au plus original

Un des secteurs les plus concernés est l’automobile avec le marché des pièces de rechange : filtres à huile, plaquettes de frein, etc. La liste est longue et dangereuse car beaucoup de  pièces mettent en jeu la sécurité des véhicules. Nous sommes là dans le basique. Parfois c’est du beaucoup plus lourd : on a découvert récemment quatre grands roulements destinés à la construction d’éoliennes d’un diamètre d’un mètre quarante et pesant une tonne. Sur 900 alertes par mois, dans 40% des cas, il s’agit bien de produits falsifiés, et les chiffres croissent de manière exponentielle.

Manque à gagner pour l’industrie et l’économie françaises

Les dommages sont difficiles à chiffrer mais ils sont très importants. La Fédération des industries mécaniques avance le chiffre d’un milliard et demi d’euros pour l’économie française. Si on prend l’ensemble des échanges de produits contrefaits dans le monde, et non plus uniquement industriels, on arrive à 300 à 350 milliards d’euros chaque année. Ce sont environ 2% du commerce mondial selon l’OCDE. Pour ce qui est de l’Europe, les produits piratés représentent jusqu’à 5% des importations. Une délinquance de plus en plus marquée, avec des produits sensibles, autrement plus dangereux que les pièces industrielles, comme les médicaments aux effets néfastes. Vrai fléau des temps modernes contre lequel il est, paradoxalement, difficile de lutter tant les opportunités d’échanges sont aujourd’hui développées à travers la planète. Le commerce de la contrefaçon est aujourd’hui plus rentable et moins dangereux que le trafic de drogue.

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