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Le brief éco. Chantiers de l’Atlantique : l’État veut se donner du temps pour trouver un autre partenaire que l'italien Fincantieri

Le groupe italien Fincantieri ne rachètera pas les Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire. D’un commun accord, les gouvernements français et italien abandonnent le projet. 

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le site des Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). (LOIC VENANCE / AFP)

Les Chantiers de l’Atlantique ne sernt pas repris par Fincantieri. La décision était attendue, c’est la fin d’un feuilleton qui remonte à 2017 : les chantiers de Saint-Nazaire qui fabriquent les grands navires de croisières, avaient alors été lâchés par leur propriétaire sud-coréen tombé en faillite. Depuis, l’État détient 80% du capital des Chantiers. L’italien Fincantieri était sur les rangs pour en reprendre un peu plus de la moitié mais les discussions ont tardé, Bruxelles s’étant montré très exigeante sur ce dossier hautement stratégique sur le plan industriel. Mercredi 27 janvier, Paris et Rome ont invoqué la crise économique pour jeter l’éponge. Argument clé : il est impossible de prévoir l’avenir de la construction navale civile dans le contexte actuel avec notamment la chute du tourisme mondial.

La recherche d'un autre partenaire

Le projet de rachat des Chantiers de l’Atlantique par l’italien Fincantieri était contesté par les syndicats et les élus locaux. Fincantieri est lié à un géant chinois et une alliance du français avec l’italien aurait pu faire entrer le loup dans la bergerie. La crise offre une porte de sortie honorable. Stratagème, aussi, pour éviter d’accuser l’Union européenne de bloquer systématiquement comme dans la fusion avortée entre Siemens et Alstom. Manière douce de tourner la page.

Ce qui est considéré comme une victoire par les élus locaux au nom de la sauvegarde du patrimoine français n’augure rien de l’avenir des Chantiers de l’Atlantique, fleuron industriel national certes, mais confronté à une forte concurrence internationale, notamment asiatique. Il faut lui trouver un partenaire. L’État français se donne un peu plus de temps pour réfléchir avec les élus et les syndicats sans avoir officiellement pour l’instant de plan B, mais en intégrant de nouvelles contraintes : construire des bateaux écolos compatibles, parvenir à des constructions plus vertueuses. Pour l’instant, les carnets de commandes des Chantiers de l’Atlantique sont pleins jusqu’en 2024-2025.

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