Le brief éco. Carburants : les prix à la pompe au plus haut depuis 2013
Les automobilistes s’en aperçoivent depuis plusieurs jours : le prix des carburants à la pompe repart à la hausse. C’est particulièrement marquant depuis la semaine dernière. les étiquettes sont au plus haut depuis six ans.
Faire le plein de son véhicule coûte de plus en plus cher. Il n'a même jamais coûté aussi cher. Depuis quelques semaines, le prix des carburants est reparti à la hausse.
Compliqué et risqué de faire des prévisions. Les experts préfèrent parler de volatilité, c’est-à-dire des prix orientés tantôt à la baisse, tantôt à la hausse, en fonction de l’humeur des pays producteurs d’or noir. Concrètement, qu’est-ce que cela donne du côté des étiquettes ? Le gazole (encore le plus vendu aujourd’hui) s’affiche à 1,48 euro le litre en moyenne (hausse de près d’1,5 centime en une semaine). Le sans plomb 95 est à 1,58 euro (plus 1,7 centimes sur la semaine). Cette fois, on ne peut pas dire que les taxes imposées par l’État soient le problème majeur, surtout depuis la suspension de la fameuse taxe carbone en décembre dernier pour répondre à la colère des "gilets jaunes".
Causes extérieures, d'ordre géopolitique
La situation est toujours très tendue au Venezuela, en Libye et au Nigéria. Mais surtout, il y a la volonté de Donald Trump de couper le robinet iranien pour assécher la principale source de revenus du régime des mollahs au pouvoir à Téhéran. Cela fait craindre un déséquilibre de production par rapport à la demande mondiale, même si l’Arabie saoudite, alliée des Etats-Unis, s’est récemment engagée à intervenir pour réguler les cours du brut (notamment en produisant plus de barils par jour pour compenser l’éventuel déficit de brut iranien).
Retour de la taxe carbone ?
Même sans cette taxe, les prix à la pompe augmentent. C’est certainement une source d'inspiration pour le gouvernement qui a commencé à plancher, lundi 29 avril, sur la mise en musique des annonces du président de la République, Emmanuel Macron, en marge du grand débat national. Selon Francis Dusseux, président de l’Ufip (Union Française des Industries Pétrolières), qui était l’invité éco de franceinfo hier, le gouvernement réfléchirait à une taxe qui serait modérée en fonction du marché pétrolier.
Un plafonnement, en quelque sorte
Bercy et le ministère de la Transition écologique renvoient à la réflexion en cours après le grand débat national. Le retour d’une telle taxe, moins rigide, est tout à fait possible. Elle est d’ailleurs réclamée par les Verts. C’est une décision éminemment politique. Une taxe volatile face à un marché volatil. Le moment semble mûr, mais Matignon n’a plus le droit de se rater.
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