Le brief éco. Budget de l’Etat 2017 : un héritage compliqué
La République en marche est en tête au premier tour des élections législatives. Dès lundi 19 juin, les pouvoirs exécutif et législatif seront en place. Sur le plan économique, la situation ne s’annonce pas facile.
La République en marche est donc arrivée largement en tête du premier tour des élections législatives. Dès lundi 19 juin, au lendemain du second tour, les pouvoirs exécutif et législatif seront en place. Sur le plan économique, la situation ne s’annonce pas facile. Les bonnes fées semblent s’être penchées sur Emmanuel Macron depuis son élection à la présidence de la République. Mais pour combien de temps ?
Plus que le traditionnel "état de grâce", le chef de l’Etat bénéfice d’une bonne image à l’international. Les marchés financiers ont salué sa victoire et les taux d’intérêt auxquels nous remboursons notre dette se sont légèrement détendus, signe de la confiance retrouvée des investisseurs internationaux. Seulement voilà, cela repose plus sur un contexte plus global que réellement français
Vers des embauches plus nombreuses
On a beaucoup parlé des effets positifs du CICE et de l’amélioration du marché de l’emploi. C'est vrai. En réalité, plus qu’une réelle baisse du chômage, ce sont les perspectives d’embauche qui sont encourageantes. Si on regarde quelques chiffres synthèses publiés à la veille du week-end électorale, la situation est beaucoup plus contrastée, ce qui a fait dire au Premier ministre Edouard Philippe, vendredi 9 juin, qu’il n’était pas "complètement rassuré" sur la trajectoire des déficits publics.
Sera-t-on sous les 3 % du PIB requis par Bruxelles et sur quoi Emmanuel Macron s’était engagé pendant la campagne ? Rien n’est moins sûr. Il y a d’abord les données de la Banque de France. Si elle relève les perspectives de croissance de la France pour cette année et l’an prochain (respectivement 1,4 et 1,8 % - ce qui est plutôt faiblard), l’institution doute de notre capacité à tenir nos engagements budgétaires.
Quant aux conjoncturistes, ils ne croient pas à un franc rebond de l’économie française. La preuve : la production industrielle s’est repliée de 0.5% en avril, confirmant une baisse constatée sur les derniers mois.
La reprise reste fragile
Cette croissance molle s'ajoute à un héritage compliqué. Emmanuel Macron prend le pouvoir sur un déficit budgétaire qui s’est creusé au cours des derniers mois. En avril, le déficit s’est creusé pour atteindre 58 milliards d’euros. Les dépenses de l’Etat ont augmenté de trois milliards d’euros sur la seule dernière année. Pas des dépenses d’investissements, mais des dépenses de fonctionnement (notamment les aides sociales). Un peu comme si on avait lâché la bride dans la dernière ligne droite avant les élections.
La Cour des comptes l’a d’ailleurs récemment souligné : Paris n’a pas suffisamment tiré profit de facteurs positifs comme la baisse des taux d’intérêts et la baisse des prix de l’énergie pour "mettre de côté". Une manière plutôt élégante d'expliquer que François Hollande a mangé le pain blanc et probablement laissé du pain noir à son successeur.
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