Le brief éco. Brexit : l’exode des banquiers et assureurs britanniques vers l’Europe s’accélère
Le Brexit a déjà poussé plus de 400 entreprises financières britanniques à déplacer leurs activités de Londres vers le continent. Les salariés ont dû suivre et, si l’on en croit une étude qui vient de paraître, l’exode est loin d’être terminé.
Les chiffres sont impressionnants, tirés d’une enquête réalisée par un groupe de réflexion britannique, le New Financial. On sait que 1 150 milliards d’euros ont quitté la place financière de Londres depuis l'année dernière. C'est pratiquement la moitié du PIB français, c’est-à-dire la richesse produite par l’économie française sur un an.
Il ne s’agit pas de l'argent de la bourse mais de banquiers, d’assureurs, de gestionnaires d’actifs. Tous sont partis avec armes et bagages pour traverser la Manche. Les auteurs de l’étude pensent même leurs propres chiffres sous-estimés. Indépendamment de l’argent, il y a surtout les femmes et les hommes qui travaillent pour ces banques, ces charges financières, ces cabinets d’analyse. Le New Financial estime à près de 7 500 le nombre d’emplois déplacés de Londres ou créés directement dans d’autres centres financiers en Europe.
Un lieu sûr : l'Europe
Contrairement aux autres secteurs d’activité, les services financiers n’ont pas été pris en compte dans l’accord sur le Brexit signé entre Londres et Bruxelles. Il n’y a pas d’équivalence entre les règlementations britannique et européenne sur les services financiers. Des discussions sont en cours mais il est peu probable que cet accès soit accordé rapidement. Les acteurs financiers ne veulent pas payer les pots cassés et rapatrient leur argent, s’installent en lieu sûr : en Europe.
Palmarès des villes gagnantes
Dublin, la capitale de l'Irlande, s’impose comme le plus grand bénéficiaire avec 135 relocalisations, suivie par Paris, 102 relocalisation, Luxembourg, 95 et Francfort, 63. On remarquera que Paris arrive en deuxième position, devant Luxembourg et Francfort. En termes de capitalisation, Paris profite de l'attractivité de la bourse d'Amsterdam puisque c'est le même propriétaire : le groupe Euronext. En volume, tout le monde peut dire merci au Brexit.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.