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Le brief éco. Bientôt de nouveaux billets de 100 et 200 euros, pour quoi faire ?

A partir de fin mai 2019, de nouveaux billets de 100 et 200 euros seront mis en circulation. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le nouveau billet de 100 euros, qui entrera en circulation à partir du 28 mai 2019.  (BANQUE CENTRALE EUROPEENNE)

De nouveaux billets de 100 et 200 euros seront mis en circulation à partir du mois de mai 2019. La Banque centrale européenne vient de les présenter. Plutôt étonnant à l’heure où l’on vante les mérites du paiement électronique

Le billet a toujours une valeur symbolique et les coupures de 100 et 200 euros représentent encore le quart (25%) de la masse monétaire en circulation dans les 19 pays membres de la zone euro. Comme le dit un responsable de la BCE : "Ces coupures ne sont ni un produit de riches, ni un produit de niche". D'où la nécessité de les faire évoluer, notamment pour lutter contre la falsification. Les dernières coupures de 100 et 200 euros datent de la création de la monnaie unique en 2002 et les falsificateurs sont toujours plus imaginatifs. En moyenne, entre 40 000 et 60 000 billets contrefaits sont saisis chaque mois dans l’Eurogroupe.
Les innovations techniques anti-falsification sont nombreuses et top secret. On en connaît au moins une : chaque nouvelle coupure en papier comprend de petits symboles de l’euro dans une matière qui change de couleur quand le billet est incliné. Un effet qu’aucun billet falsifié n’arrive réellement à reproduire.

Entre falsification et fraude

La lutte contre la falsification ne règle pas le problème de la fraude en tant que telle. La fraude à la TVA par exemple. Les paiements en liquide ne laissent pas de trace auprès de l’administration fiscale. C’est pour cette raison que les billets de 500 euros ne seront plus émis dès la fin de cette année. Trop facile pour les trafics en tous genres : 10 000 euros en coupures de 500, cela représente 20 billets qui tiennent dans une banale enveloppe de quelques millimètres d’épaisseur.

Partisans et détracteurs

La fraude reste l’un des principaux arguments des détracteurs du maintien des billets. Que disent ces détracteurs, économistes pour la plupart ? Que c’est ringard et coûteux ! Ringard sur le plan symbolique. Avant, les billets marquaient la puissance et la souveraineté d’un Etat. Que dire aujourd’hui de l’iconographie des billets (des ponts, des tours, des portes méconnaissables). Iconographie simplifiée à outrance, non politique, pour ne choquer personne. Argument économique : le billet est un moyen de transaction extrêmement coûteux à produire et organiser. On évalue le coût du système à environ un point de PIB de la France (environ 20 milliards d’euros). De quoi entretenir la querelle entre anciens et modernes : les partisans des coûteuses vieilles dentelles monétaires et ceux de la bien plus économe dématérialisation complète des moyens de paiement, grâce au numérique.

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