Le brief éco. Assurance chômage, apprentissage, formation professionnelle : le big bang attendu
Le projet de loi sur la réforme de l'assurance chômage et de la formation professionnelle est présenté vendredi par Murielle Pénicaud. La ministre du Travail évoque un "big bang".
La ministre du Travail présente en Conseil des ministres, vendredi 27 avril, son projet de loi sur la réforme de l'assurance chômage et de la formation professionnelle. Muriel Pénicaud veut toucher à la complexité du système et mettre en œuvre ce qu’elle appelle un "big bang".
Le gouvernement entend revoir notamment le financement de la formation par les entreprises, l’Etat et les régions qui dépasse 30 milliards d’euros. Sur le fond, parmi les mesures prévues figurent : la possibilité d’entrer en apprentissage jusqu’à 30 ans, l’assouplissement des règles relatives au temps de travail des apprentis mineurs, la suppression du passage obligatoire devant les prud’hommes pour licencier un apprenti, etc.
L'apprentissage représente un volet important du texte
420 000 jeunes optent pour ce système aujourd'hui en France. Sept sur dix trouvent un emploi. Mais ce ne sont que 7% des personnes concernées. Or, dans tous les pays qui ont vaincu l’important taux de chômage des jeunes, c’est plutôt autour de 15%. Donc on a besoin de bousculer le système pour le transformer, changer d’échelle.
Qualité plutôt que quantité
Dans une de ses précédentes déclarations sur le sujet, Emmanuel Macron avait utilisé le terme de qualification plutôt que formation. La sémantique est importante. Elle traduit la volonté de passer d'une logique de quantité à une logique de qualité, dans un contexte moins opaque que ce qui existe aujourd’hui.
Il faut faire basculer le système des entreprises vers les salariés : que ces derniers deviennent acteurs de leur formation. Cette volonté requièrt des dispositifs simples, que les personnes concernées comprennent ce à quoi elles ont droit. Une formation a un coût, il leur faut savoir à quel prix elles l’achètent, quelle est la qualité des formations et quels sont les débouchés offerts, etc.
Aujourd’hui, le système est très coûteux (entre 32 et 35 milliards d'euros) et les intérêts sont trop imbriqués entre ceux qui financent, ceux qui forment, ceux qui évaluent. Il faut séparer les rôles et les tâches.
Comment cela fonctionne ailleurs en Europe
Selon les classements de l’OCDE, nous sommes derrière la Pologne pour les niveaux de formation, sur la maîtrise des savoirs de base. Notre retard en matière de formation des actifs est important. Il ne faut donc pas lésiner sur les moyens, introduire probablement un peu de concurrence pour dynamiser l'édifice. Elaborer un système efficace et individuellement accessible.
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