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Le brief éco. Amazon dans le collimateur de Donald Trump

Donald Trump reproche à Amazon de ne pas payer assez d’impôts. Reproches également faits au géant de la distribution sur internet, en Europe.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Site Amazon, à Brieselang (Allemagne). (OLIVER MEHLIS / DPA)

Amazon est dans le collimateur de Donald Trump. Le président américain reproche au géant de la distribution sur internet de ne pas payer assez d’impôts. Une petite musique entendue également en Europe.

Donald Trump reproche à Amazon de ne pas payer suffisamment d’impôts, mais aussi de profiter du service postal américain. "Il utilise notre système postal comme un garçon de course et nous fait perdre beaucoup d’argent.", assène le président américain, qui met également sur le dos d'Amazon la faillite de certains distributeurs.

Ce n’est pas le grand amour entre Trump et Jeff Bezos. L’hostilité du président américain pour le patron d’Amazon est connue. Ses dernières critiques sur Twitter ont été publiées au lendemain d’un article de presse prêtant à Donald Trump la volonté de mettre des bâtons dans les roues de l’entreprise sur la base de la réglementation fédérale antimonopole.

Ce n’est pas la première fois qu'Amazon est montré du doigt

Amazon est, depuis longtemps, accusé de vouloir échapper à la fiscalité sur ses ventes. Selon l’observatoire américain des finances publiques, le manque à gagner pour les États et les collectivités locales américaines s’élèverait entre huit et seize milliards de dollars par an (six à dix milliards d’euros). Mais, surtout, ce qui ne plaît pas à Donald Trump, c’est que le patron milliardaire d’Amazon, Jeff Bezos, est propriétaire du Washington Post, l’un des principaux journaux américains. Ce dernier a reçu l’année dernière le Prix Pulitzer pour une enquête sur Donald Trump. Un article montrant que les affirmations de l’ex-homme d’affaires sur ses dons à des organisations caritatives étaient parfois exagérées.

Cette polémique n’est pas sans conséquences économiques pour Amazon. A commencer par le cours de bourse : en deux jours, l’action a cédé un peu plus de 6%. Le 17 avril prochain, la Cour suprême pourrait aussi autoriser les États américains à exiger que les distributeurs en ligne payent une taxe sur le chiffre d’affaires, comme c’est déjà le cas à Washington et en Pennsylvanie.

Trump, Europe, même combat ?

Visiblement, les États-Unis sont en train de mettre en place ce sur quoi les européens continuent de discuter sans savoir trancher. Bruxelles devrait regarder cela de plus prêt car les experts juridiques, notamment de l’OCDE, sont formels : une idée d’impôt sur l’activité des Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) ne pourra se faire sans une coordination internationale dont les États-Unis devraient, en toute logique, faire partie. Reste à savoir si Donald Trump mettra ses menaces à exécution contre Amazon.

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