Le brief éco. Air France : Ben Smith veut aller vite
Le nouveau patron d’Air France-KLM, Benjamin Smith, a rencontré lundi l’intersyndicale des pilotes, personnels au sol et navigants commerciaux, à Paris. Il a annoncé quelques changements à la direction générale.
La première rencontre du nouveau patron d’Air France-KLM avec l’intersyndicale des pilotes, personnels au sol et navigants commerciaux, s’est tenue lundi 1er octobre à Paris. Benjamin Smith en a profité pour annoncer quelques changements à la direction générale.
Le nouveau patron veut aller vite et s’est fixé une priorité : résoudre le conflit social qui secoue la compagnie aérienne depuis le début de l’année. Dialogue salarial au point mort, six ans de gel des salaires : les syndicats veulent désormais des avancées rapides sur la principale revendication, le rattrapage d’un peu plus de 5% pour l’ensemble des salariés de la compagnie, une hausse générale qui correspond à l’inflation sur la période 2012-2017.
Un entretien "franc et direct"
La première rencontre s’est plutôt bien passée, si l’on en croît les réactions à la sortie. L’intersyndicale l’a qualifié de "franche et directe". Mais les syndicats ne sont pas dupes. C’était la première rencontre et charger la barque aurait pu braquer tout le monde. D’autant que Benjamin Smith envoie un signal fort en réorganisant les postes clés à la direction générale. Exit ceux avec qui le dialogue passait mal. Il y a quelques jours, il s’était déjà séparé du DG Franck Terner. Lundi, il a annoncé en interne le départ du DRH (directeur des ressources humaines), Gilles Gâteau. Cet ancien conseiller social de Manuel Valls à Matignon avait été envoyé en pompier en 2015 pour tenter d’éteindre l’incendie et faire oublier l’épisode de la chemise arrachée. Gilles Gâteau quittera tout simplement l’entreprise le 12 octobre. Avec Franck Terner, il était devenu persona non grata aux yeux des syndicats. Ben Smith a tranché.
On connaît les remplaçants
Il y a un remplaçant sur lequel va s’appuyer Benjamin Smith. C’est, comme lui, un transfuge d’Air Canada. Il s’appelle Oltion Carkaxhija, ce canadien d’origine albanaise est rompu aux négociations sociales, héritage de ses années dans la compagnie canadienne. C’est lui qui pilotera les discussions salariales chez Air France. Quelques semaines après la prise de fonction du nouveau patron, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre, probablement très centralisée. L’arrivée de son ancien bras-droit de chez Air Canada – donc homme de confiance – montre que Ben Smith veut continuer à contrôler les opérations en direct. Reste à savoir si la sauce va réellement prendre avec pilotes, hôtesses, stewards, personnels aux sols. Et, surtout, quelles recettes de long terme le PDG va sortir de son chapeau pour redresser l’ex-fleuron national, dont la compétitivité est sérieusement mise à mal par les compagnies à bas coûts et celles du Golfe persique.
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