Le brief éco. Afrique : les PME et ETI françaises peinent à suivre les multinationales
Visite de trois jours du président de la République française en Afrique à partir de mardi. Emmanuel Macron a pour objectif de moderniser les relations franco-africaines.
Le président de la République Emmanuel Macron entame mardi 28 novembre une visite de trois jours en Afrique. Son voyage va le mener au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana, avec un objectif : moderniser les relations franco-africaines en parlant jeunesse, éducation et entrepreneuriat
Finis les grands discours sur l’aide au développement. Parlons outils concrets : partenariat économique, éducation, entrepreneuriat, énergies renouvelables. Ces trois jours de visite présidentielle seront l’occasion de mettre en avant la vision et l’approche continentale qu’Emmanuel Macron a de l’Afrique : ne pas s’intéresser au seul pré carré de la Francophonie mais voir beaucoup plus large.
La Chine incontournable sur le continent
Certains diront que c’est probablement trop ambitieux et qu’il faudrait voir plus modeste dans un premiers temps. Mais on retrouve la vision européenne du chef de l’Etat, dans laquelle s’inscrit pleinement la France. L’Europe reste le principal acteur étranger en Afrique, mais elle a perdu du terrain face à l’assaut de la Chine, avant même les Etats-Unis. La Chine qui est désormais le premier pays indépendant partenaire de l’Afrique. L’Europe reste le premier partenaire commercial, le premier investisseur et le premier bailleur de fonds du continent. Les échanges entre l’Europe et l’Afrique se sont élevés à 290 milliards d’euros en 2015 avec une balance commerciale favorable de 22 milliards pour l’Union. Mais la concurrence est de plus en plus rude.
Les promesses d'un marché jugé à risque
Une concurrence entre pays, mais aussi entre entreprises : les multinationales sont toutes présentes en Afrique. Maintenant, l’objectif est d’y implanter nos PME et ETI (entreprise de taille intermédiaire).
L’Afrique comptera un milliard d’habitants supplémentaires au cours des trente prochaines années. L’Afrique détient aujourd’hui le quart des terres arables du monde. Son avenir est dans l’agriculture. La Chine l’a bien compris, elle qui investit à tours de bras dans ce secteur : ces dix dernières années, Pékin a prêté aux pays africains 70 milliards d’euros, soit dix milliards de plus que la Banque mondiale.
Le gros problème de l’Afrique c'est sa jeunesse non formée. Les PME et ETI françaises, qui ont de nombreux débouchés sur le continent, ne veulent pas franchir le pas. Peur d’investir dans l’inconnu sans jeunesse suffisamment formée, sans encadrement ni management à la hauteur. Trop risqué, trop coûteux pour une PME.
Il faut, non pas aider, mais accompagner les entreprises à s’implanter en Afrique. Cela passe par des programmes de coopération bilatérale avec en priorité la formation. Bien loin de toutes velléités coloniales, ce n'est vraiment plus le sujet aujourd'hui.
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