L’automobile en panne, victime de la pénurie de puces à cause du Covid-19
Le secteur de l'automobile est loin d’être tiré d’affaire puisqu’il reste en dessous de son niveau d’avant la crise du Covid-19. Le marché de l'occasion a tout à y gagner.
En avril dernier, d'après le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), le marché français du neuf était inférieur d’un quart à ce qu’il était deux ans plus tôt, avec des chutes de l’ordre de 30% pour les ventes des français Stellantis et Renault, toujours par rapport à 2019. Une année considérée comme beaucoup moins atypique que 2020, et donc plus pertinente par les constructeurs.
Le marché français de l’automobile est encore à la traîne au bout de deux ans à cause de la pénurie de semi-conducteurs qui touche tous les constructeurs. Depuis le début du Covid-19, l’explosion des achats de smartphones et d’ordinateurs avec le télétravail a absorbé une grande partie de ces puces, qui font aujourd’hui défaut aux marques automobiles. On pourrait se dire que ces composants ne sont pas ce qu’il y a de plus important dans une voiture. Et pourtant, on les retrouve un peu partout : dans le tableau de bord, l’aide au stationnement, le moteur et même dans les airbags. Avec la pénurie, les constructeurs, habitués à fonctionner en flux tendu, ont dû stopper leurs chaînes de montage, le temps d’être réapprovisionnés. Ce qui a rallongé les délais de livraisons, et donc pesé sur les immatriculations. Peugeot par exemple, a dû interrompre pendant trois semaines la production de sa nouvelle 308. Mais ce n’est rien à côté de Ford qui à cause de cela, pourrait réduire de moitié sa production au 2e trimestre.
Le marché de l'occasion pourrait y gagner
Cette pénurie de puces va encore peser sur l’automobile jusqu’à la fin de l’année, disent les experts. Car à la mauvaise anticipation du boom de la demande en semi-conducteurs s’ajoute toute une série de catastrophes qui réduisent encore l’offre : comme cet incendie chez un grand fabricant japonais, ou la sécheresse à Taïwan qui prive les usines de puces des énormes quantités d’eau dont elles ont besoin.
Le temps que les choses rentrent dans l’ordre, un segment du marché français de l’automobile pourrait encore progresser, celui de l’occasion. Car c’est l’autre enseignement des chiffres d’avril, que relève un cabinet spécialisé : l’occasion fait largement mieux que le neuf. Son double avantage : le véhicule est disponible tout de suite, mais il est aussi nettement moins cher. Et en période de crise, ça compte beaucoup.
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