Indemnités chômage : comment expliquer que plus d’un quart des salariés n'en bénéficient pas ?
C’est ce que montre une étude du ministère du Travail alors que s’ouvrent à l’Assemblée nationale les débats sur l’assurance chômage.
Entre 25 % et 42% des salariés qui ont droit à l’assurance chômage n’y recourent pas selon un rapport du gouvernement. Un rapport de circonstance dévoilé par le quotidien Les Echos. Les auteurs montrent que ce non-recours à l’assurance chômage a été jusqu’à présent peu étudié et reste un phénomène difficile à mesurer. Cette étude court de novembre 2018 à octobre 2019, soit avant la crise sanitaire. L’estimation du taux de non-recours des femmes et des hommes qui ne s’inscrivent pas à Pôle emploi varie entre 25 et 42%, ce qui représente sur un an jusqu'à 690 000 personnes. Le taux est de 30% chez les 25 - 65 ans qui connaissent une fin de contrat dans le secteur privé.
Il y a trois explications principales. D’abord le manque d’information. Les dispositifs mis en place pour les personnes éligibles à l’indemnisation chômage semblent évidents mais certains salariés n’en n’ont pas conscience ou connaissance dans les détails. Certains ont des doutes sur leur éligibilité au système et ne vont pas chercher plus loin. Deuxième cas de figure : la crainte de la stigmatisation et, surtout, le découragement face à l’idée de se frotter à une administration compliquée, une paperasserie sans fin. C’est ce que les auteurs de l’étude appellent l’arbitrage du coût par rapport aux bénéfices obtenus.
Enfin, certains salariés qui perdent leur emploi ne prennent pas la peine de s’inscrire au chômage car ils ont la certitude de retrouver rapidement un poste dans une autre entreprise. Selon le rapport, si tous les non-recourants âgés de 25 à 59 ans se manifestaient, il faudrait que Pôle emploi verse 400 000 indemnités supplémentaires. Aucun chiffrage précis en euro n'est disponible à ce stade.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.