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Impact économique des blocages des "gilets jaunes" : les premiers chiffres

Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a réuni à Bercy les différents acteurs économiques pour faire le point sur l’impact des blocages depuis le début manifestations des "gilets jaunes".

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Mobilisation des "gilets jaunes" au péage de La Négresse à Biarritz, le 1er décembre 2018. (VALÉRIE MENUT / RADIO FRANCE)

Les entreprises du transport routier et de la logistique estiment à 400 millions d’euros les pertes d’exploitation subies jusqu'à présent. Mais le chiffre le plus impressionnant est celui avancé par l’'Association nationale des industries alimentaires (Ania) qui estime à 13,5 milliards le montant des pertes directes pour le secteur agro-alimentaire. L’Ania a interrogé ses quelques 18 000 entreprises adhérentes. Depuis le début du mouvement des gilets jaunes mi-novembre, la perte moyenne déjà constatée s’élève par entreprise à 700 000 euros. La perte maximale déclarée est de 4 millions d’euros.  

Mauvais augure pour les fêtes de fin d'année  

Les 13,5 milliards intègrent les pertes déjà actées mais aussi les estimations jusqu’aux fêtes. Cette période représente 20% du chiffre d’affaires annuel du secteur. Il faut bien prendre en compte le fait que cet impact concerne à la fois la production, la transformation des produits, le transport jusqu’aux exportations. Un produit alimentaire qui n’arrive pas à son lieu de transformation et c’est toute la chaîne de production qui s’enraye. D’où la facture astronomique finale estimée. L’Ania s’engage à actualiser ses données chaque semaine jusqu’aux fêtes.

L'impact est sévère et continu également pour les autres secteurs. Les images concernant Paris sont impressionnantes. Mais il n’y a pas que la capitale. En France, ce sont des centaines de milliers de petits commerçants et d’artisans, PME et TPE qui sont touchés. La perte est plus sévère pour les artisans et petits commerçants qui ne fonctionnent pas comme les grands distributeurs avec des stocks disponibles. Un petit commerçant de centre-ville qui n’est pas approvisionné (en produits frais par exemple) ne peut pas satisfaire sa clientèle. Pour certains épiciers, bouchers, boulangers, les dernières estimations collectées sur le terrain par les fédérations diverses font état de baisses de chiffres d’affaires de 60 à 70%.  

Des conséquences pour l’emploi  

Depuis deux à trois semaines, un grand nombre de commerçants ont vu leur activité réduite de plus de la moitié. Cela pèse sur des trésoreries déjà tendues. Quand on emploie un ou deux salariés, la situation est parfois compliquée. Certains redoutent de devoir se séparer de leur(s) employé(s) au moins temporairement. La charge devient vraiment lourde.

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