Électricité : l'accord entre l’État et EDF doit permettre de limiter la hausse des prix tout en relançant le nucléaire
L’État et EDF se sont mis d’accord sur les futurs prix de l’électricité en France. L’objectif est d’élaborer un nouveau modèle de régulation des prix de l’électricité, qui limite la hausse des prix, mais permet à EDF de sortir de la spirale du surendettement.
Le gouvernement souhaitait que le nouveau prix de référence soit proche des coûts de production nucléaire d’EDF et ne dépende plus des conditions de productions, qui peuvent recourir parfois aux centrales à charbon de l’est de l’Europe. L’objectif est surtout de prendre le relais du système de fixation des prix qui existe aujourd’hui.
Revaloriser le coût de production
Le mécanisme en vigueur jusqu’à fin 2025, baptisé ARHEN (Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique), oblige EDF à vendre de l’électricité à bas prix à ses concurrents, des fournisseurs alternatifs, pour limiter la facture des ménages. Un système objectivement handicapant pour l'énergéticien historique.
Ce dispositif était très politique pour l’État vis-à-vis des foyers français, mais n'était pas tenable pour une entreprise surendettée. EDF affiche une dette d'un peu plus de 64 milliards d'euros. Le compromis trouvé entre l’État et l’énergéticien doit permettre à l'entreprise de dégager des bénéfices sans que le consommateur y soit perdant.
Investir encore dans le nucléaire
C’est d’autant plus important pour EDF qui est redevenue une entreprise 100% publique, reprise par l’État en juin dernier. L’État possédait déjà 84% du capital d’EDF mais souhaitait reprendre la main totalement pour relancer plus rapidement le nucléaire. C’est aujourd’hui chose faite.
L'État est de nouveau aux commandes après de nombreux rebondissements et les recours de petits actionnaires qui s'estimaient spoliés. Ainsi, 17 ans après l’ouverture du capital d’EDF et son entrée à la Bourse de Paris, l’État aura déboursé près de 10 milliards d’euros pour reprendre totalement la main sur le groupe. Une renationalisation d’EDF dont la portée est plus que symbolique pour l’État actionnaire qui envisage de construire six réacteurs nucléaires EPR de nouvelle génération avec une option pour huit autres.
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