Économie : vigilance renforcée sur les banques de la zone euro
Les autorités bancaires font savoir qu’elles restent vigilantes, personne ne baisse la garde alors que le risque de dérapages est toujours possible. Les contrôles sont déjà très poussés, plus du côté européen qu’américain d'ailleurs. La régulation des banques est bien plus contraignante en Europe qu’elle ne l’est aux États-Unis. Il est donc important de maintenir la pression.
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À partir de septembre, la BCE va exiger des banques de la zone euro de lui communiquer chaque semaine, et non plus tous les mois comme c’est le cas jusqu’à présent, l’intégralité des informations permettant de vérifier le montant des liquidités disponibles, c'est-à-dire l’argent dont chaque établissement dispose dans ses caisses, les dépôts bancaires, les crédits engagés, etc.
Mobilisation au cœur de l’été
Tout le monde garde à l’esprit la déroute de certaines banques régionales aux États-Unis cet hiver : la chute de la Silicon Valley Bank en mars et l’effet domino sur d’autres établissements. Et puis en Suisse, peu après, mais sans lien direct et sur un tout autre registre, la retentissante faillite de la banque Crédit Suisse empêtrée dans des scandales financiers depuis des années et pour laquelle il était temps de siffler la fin de la partie. Début juillet, les autorités américaines ont décidé de renforcer leurs propres règles de contrôle des banques, l’Europe en profite pour renforcer les siennes.
"Bâle III"
Sans détailler les mécanismes très techniques, citons simplement les règles dites de Bâle III (Bâle comme la ville où cette réglementation a vu le jour en 2010) qui imposent aux banques européennes de disposer de plus de fonds propres – d’argent disponible en caisse – qu’elles n’ont de sommes engagées à l’extérieur, comme les prêts accordés aux clients. L’objectif est de faire en sorte que les établissements bancaires aient un matelas de sécurité pour tenir en cas de coup dur et résister en période de crise comme en 2009.
Donc renforcement de la vigilance, en plus des "stress-tests" que les autorités font régulièrement passer aux banques, l’équivalent des crash-tests pour les voitures. On soumet les banques à différents scénarios de crise et on regarde si les elles sont capables de résister à l’explosion des dettes publiques ou des entreprises, par exemple. Le dernier "stress test" d’ampleur remonte en janvier 2021 et tout s’est bien déroulé, malgré le contexte de vives tensions internationales.
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