Economie : comment expliquer que les défaillances d'entreprises repartent à la hausse en France
Les défaillances d’entreprises ont beaucoup augmenté ce deuxième trimestre. C’est le signe que l’économie ralentit.
Selon l’étude du cabinet Altares, la progression des défaillances d'entreprises est importante : 49% de plus par rapport à la même période l’an dernier. Ce chiffre vient après un premier trimestre déjà sombre avec une augmentation des faillites de 35%. En fait, les défaillances ont surtout commencé en fin d’année dernière, et, depuis février, leur rythme s’accélère.
Cela tient au début de la guerre en Ukraine qui bouscule l’économie mais aussi à la suppression progressive des aides. Ces deux dernières années, les entreprises mettaient très rarement la clef sous la porte, car elles étaient sous perfusion grâce à tous les systèmes d’accompagnement du gouvernement : les prêts garantis par l’État, (PGE), le chômage partiel, les reports de cotisations sociales. Là, on revient à un schéma un peu plus normal. Surtout que les entreprises, aujourd’hui, doivent rembourser les prêts : or, elles n’ont pas toujours la trésorerie pour, ni l’activité suffisante.
L'État n'a pas encore défini sa position
Parmi les secteurs qui trinquent le plus, figure le commerce. Pour l'habillement, par exemple, le secteur allait déjà mal avant le Covid-19. Et la crise lui a donné le coup de grâce. La restauration aussi a dû mal à repartir, en particulier la restauration "assise", dite traditionnelle. Elle est concurrencée par la livraison ou la vente à emporter, car avec la pandémie, les modes de consommation ont changé. On peut aussi citer la coiffure, la beauté. La fréquence des visites ralentit, mais là, c’est plutôt à cause de l’inflation. Les Français rognent sur ce type de dépenses. La construction aussi, mais c’est du fait des hausses de matériaux, des difficultés d’approvisionnements.
Officiellement, pas question de retomber dans le "quoi qu’il en coûte" mais avec une croissance qui faiblit, une inflation qui s’installe, des tensions sur les salaires ou encore la perspective de voir trop d’entreprises fermer leurs portes pousse l’exécutif à changer sa ligne et à être plus souple.
Par exemple, il y a encore quelques mois, s'il ne voulait pas toucher au dispositif du prêt garanti par l’État, sauf dans les cas les plus stratégiques, Bercy pourrait permettre que les banques revoient les échéances, ou convertissent la dette en capital.
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