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Economie : crise énergétique et grèves, premiers signes de faiblesse de l’industrie française

Les tensions sur le secteur de l’énergie pèsent sur l’activité industrielle en France. Rien de bien surprenant et les derniers chiffres publiés par l’Insee le confirment.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un ouvrier de l'usine Setforge hot formers, à Hagondange (Moselle), en novembre 2022. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Les données compilées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ne laissent pas la place au doute : la production industrielle a chuté de plus de 2,5% en octobre. C’est le deuxième repli mensuel consécutif et il s’est accentué, puisqu’en septembre la production de nos industries avait déjà reculé de 0,9%. Avec un point d’orgue pour les branches les plus exposées : la chimie (activité en baisse de 5%), la métallurgie et le bois-papier (- 2%).

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Alignés les uns après les autres, ces chiffres montrent l’impact direct de la crise énergétique sur notre activité. La hausse des prix de l’électricité et du gaz vient s’ajouter à l’effet des grèves dans les raffineries. Nous n’en sommes pas encore à des plongeons d’activité à deux chiffres, mais les données du mois de novembre ne rassurent pas sur la manière dont notre économie va terminer l’année.

Baisse de production et de consommation

Peut-on parler de début de récession ? Le mot est fort et pour l’instant, officiellement, il n’est pas d’actualité. Pour qu’il y ait récession, il faut deux trimestres consécutifs de repli du Produit intérieur brut (PIB). Nous sommes pour l’instant légèrement au-dessus de zéro (+ 0,3%). Ce qui est important à regarder aujourd’hui c’est ce que l’on appelle l’"acquis de croissance" avec lequel nous allons entrer en 2023. Le niveau de croissance de fin d'année avec lequel nous entrons dans l’année suivante donne le "La" de l'activité à venir.

La chute de la production industrielle soulignée par l’Insee en octobre et novembre s’ajoute à la baisse de la consommation des ménages (- 6% sur un an). Or, la consommation est le moteur de l’économie d’un pays. Il ne s’agit pas d’être pessimiste à outrance car l’activité peut toujours repartir, mais dans les conditions actuelles – crise énergétique, tensions géopolitiques, menaces de grèves et de mouvements sociaux – cela s'annonce compliqué. Verdict dans quelques semaines, avec les tous derniers chiffres de décembre qui seront publiés par l’Insee et la Banque de France.

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