Déforestation "importée" : la France veut en faire une priorité de sa présidence de l'Union européenne
Mis à part les circuits courts qui sont négligés, il y a l’impact négatif sur les arbres en tant que tels, en particulier les chênes, dont le nombre diminue chaque année.
Paris prépare des outils qui permettront de ne plus acheter de matières premières qui contribueraient à la déforestation. Cet engament remonte à 2018. La France avait alors promis de mettre fin d’ici 2030 à l’importation de produits entraînant la destruction des forêts, bois et tous produits dérivés, contrainte inscrite dans la loi climat. Zéro déforestation importée dans les achats publics de l’État et que Paris entend bien défendre lorsqu’elle prendra la tête de l'Union pour six mois au début de l’année prochaine.
Cela découle d’une volonté globale en faveur des espaces forestiers, où qu’ils se trouvent dans le monde, à commencer par l’Europe en général, et la France en particulier, à l’heure de la mondialisation. Cette matière première, les chênes notamment, est exportée pour transformation et elle nous revient de l'Asie par cargos et containers entiers transformée en meubles, cuisines préfabriquées et autres planches prêtes à l’emploi. Outre les circuits courts qui sont négligés, il y a l’impact négatif sur les arbres en tant que tels, les chênes notamment dont le nombre diminue chaque année.
Poids de la filière bois en France
La forêt française s’étend sur quinze à seize millions d’hectares, c’est la quatrième d’Europe. Paradoxalement, elle souffre de sa diversité : composée d'environ 130 espèces, la forêt française est une véritable richesse environnementale mais coûte très cher à entretenir. Le secteur emploie 400 000 personnes en France (à titre de comparaison, on est à 900 000 employés en Allemagne).
Une meilleure reconnaissance de la part des pouvoirs publics est la bienvenue. Comme le disent les professionnels face aux exportations du bois de nos forêts vers la Chine : "On ne peut plus considérer que l’espace rural soit un supermarché pour une mondialisation sans foi ni loi". La présidence française de l'Union européenne pour six mois à partir du 1er janvier est donc censée apporter des réponses concrètes.
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