Crise énergétique : vers un plafonnement des prix de gros du gaz en Europe
Les ministres européens de l’Energie approuvent un mécanisme qui va permettre de plafonner les prix de gros du gaz. Il aura fallu plusieurs semaines de discussions difficiles entre les 27. Les ménages vont-ils en profiter directement ?
Le mécanisme décidé à Bruxelles ne va pas avoir d'impact positif sur les particuliers dans l’immédiat. Mais à terme, dans les prochains mois, cela sera bénéfique pour tout le monde. D’abord grâce aux garde-fous qui seront mis en place s’il y a une flambée subite et irrationnelle des prix, comme il s’est produit cet été. Ensuite, en termes de sécurité d’approvisionnement. Tout est prévu dans l’accord, y compris des achats groupés entre plusieurs pays.
Il n’y aura pas d’impact immédiat en raison des délais de mise en œuvre de la machinerie complexe. Tout ne peut se faire sur un claquement de doigts. Il va falloir passer la période délicate qui arrive : préparer l’approvisionnement de l’Europe en énergie pour l’hiver de l'année prochaine. Nous savons que cela sera plus compliqué car il faudra le faire très probablement sans le gaz russe dont nous avons encore bénéficié cette année.
Quel fonctionnement ?
Le système permettra de plafonner les prix de gros du gaz dès qu’ils dépasseront 180 euros le MWh trois jours consécutifs. Au-delà de ce seuil, nos fournisseurs ne seront pas payés sur la marge supérieure. Est-ce que ces derniers vont accepter la règle du jeu et se laisser faire ? C’est le risque que mettaient en avant certains pays réfractaires comme l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark et les Pays-Bas, opposés à tout plafonnement par crainte de voir nos fournisseurs de gaz – dont la Norvège – nous couper les approvisionnements pour privilégier des pays qui, eux, acceptent de payer plus cher, notamment en Asie.
Les ministres européens ont donc défini un plafond qui permette de ne pas acheter le gaz trop cher mais quand-même un peu plus que les clients asiatiques pour que nous ne soyons par éjectés du marché. Et si l’approvisionnement de l’Europe venait à être menacé, le système serait immédiatement désactivé. Cela s’appelle jouer finement dans le contexte actuel. Application du nouveau dispositif, normalement, à partir du 15 février.
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