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Ce qu'il faut savoir du projet de sous-marins militaires lancé par les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni

Le président américain, Joe Biden, vient de dévoiler ce vaste programme dans le Pacifique. Dossier dont la France avait été écartée il y a deux ans.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le président américain Joe Biden (à droite) rencontre le Premier ministre australien Anthony Albanese (à gauche), à San Diego (États-Unis), le 13 mars 2023. (AFP)

C’est en effet la concrétisation par Washington, Londres et Canberra de l’alliance baptisée Aukus qui s’était soldée il y a 18 mois par l’annulation du contrat d’achat par l’Australie de 12 sous-marins français, ce qui avait déclenché une crise diplomatique avec Paris criant à la trahison. À noter, d'ailleurs, qu'"Aukus" est l’acronyme regroupant Australia, United Kingdom et United States.

>> Défense : Australie, Etats-Unis et Royaume-Uni s'associent pour une nouvelle génération de sous-marins

Le programme dévoilé par Joe Biden se déroulera en trois étapes. L’Australie, qui ne possède pas encore de sous-marins à propulsion nucléaire – ni de technologie nucléaire, qu’elle soit militaire ou civile –, va former ses ingénieurs, techniciens et sous-mariniers en intégrant des équipages américains et britanniques. L’objectif est de déployer à partir de 2027 quatre sous-marins américains et un britannique pour la formation sur la base de Perth, dans l’Ouest australien. C’est ensuite que l’Australie achètera trois sous-marins américains avec option sur deux submersibles supplémentaires. Les engins doivent être livrés à partir de 2030. Enfin, troisième phase – la plus ambitieuse du programme – États-Unis, Royaume-Uni et Australie s’associeront pour fabriquer ensemble une nouvelle génération de sous-marins d’attaque.

Effort industriel important

En plus des sous-marins, il faudra construire l’armement qui les accompagne. Pour l’instant, aucun détail n’est communiqué concernant le montant des investissements dans chaque pays ni la répartition des coûts, si ce n’est que l’Australie espère la création de 20 000 emplois. Nous sommes bien là face à une alliance industrielle et militaire anglo-saxonne de grande ampleur. L’objectif n’est pas de partir en guerre, mais de dissuader tout conflit.

Cette alliance est conclue dans le contexte de tensions géopolitiques grandissant dans le monde. Avec l’appui des Britanniques et de l’Australie, les Américains renforcent leur suprématie dans la région sur fond de rivalité économique et stratégique acharnée entre les États-Unis et la Chine dans la zone indo-pacifique.

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