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BCE : ces dossiers qui attendent Christine Lagarde

Le Parlement européen doit valider dans deux semaines le choix fait par les dirigeants de l’Union hier à Bruxelles, mais cela ne fait aucun doute : Christine Lagarde succèdera à Mario Draghi à la présidence de la Banque centrale européenne. Un nouveau poste stratégique pour l’actuelle directrice générale du Fonds monétaire international. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Christine Lagarde, nouvelle présidente de la BCE. (MANDEL NGAN / AFP)

Christine Lagarde doit donc succèder à Mario Draghi à la présidence de la Banque centrale européenne. Christine Lagarde reconnaît qu’elle n’est pas économiste. En revanche, celles et ceux qui ont travaillé avec elle l’affirment : c’est une femme qui sait diriger, trancher, et négocier. Un atout maître pour cette ancienne avocate en droit d’affaires international, ancienne ministre des Affaires européennes et de l’Economie, mais aussi championne de France de natation synchronisée dans son adolescence. C’est peut-être ce dernier titre qui lui sera le plus utile pour nager au milieu de ses amis européens.

Le rôle du président de la Banque centrale européenne

La principale compétence du banquier central est de veiller à la stabilité des prix en jouant sur les taux d’intérêt. Les taux directeurs qui déterminent le coût du crédit et permettent de maintenir l'objectif d'inflation autour de 2%. Mais le rôle du patron de la BCE s’est élargi après les différentes crises financières. Il est aujourd’hui chargé de repérer les grands risques financiers internationaux pour mieux les gérer en amont.

Les taux, encore les taux, toujours les taux

Christine Lagarde prendra la présidence de la BCE fin octobre. Le premier dossier qu’elle va trouver sur son bureau à Francfort est celui de la politique des taux bas initiée, et défendue bec et ongles, par son prédécesseur Mario Draghi. Question clé : maintenir très bas les taux d’intérêt pour soutenir l’activité économique, mais jusqu’à quand ? Car, si elle facilite le remboursement des dettes publiques, la politique des taux bas n’est pas exempte de risques. Les taux zéro affaiblissent les marges des banques qui, du coup, prennent moins de risques ; affaiblissent l’épargnant qui voit baisser le rendement de ses placement et les taux d’intérêts zéro créent du "stock" de dette à bon compte (il est facile de s’endetter lorsque les remboursements ne sont pas chers). Le vrai sujet pour Christine Lagarde sera de décider du moment où il faudra cesser cette politique de taux bas et à quel moment l’économie européenne et ses 500 millions de consommateurs pourront se passer d’une aide directe. Super Mario aura alors laissé la place à Super Christine.

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