Attaque du Hamas sur Israël : Quelles répercussions pour les cours du gaz et du pétrole sur le marché international
Pour l’instant, c’est surtout le marché du gaz qui s’en ressent. Sur la place de Rotterdam, la Bourse de l’énergie gazière en quelque sorte, les cours ont bondi de 10% lundi 9 octobre, pour atteindre 42 euros le Mwh, les livraisons sont prévues le mois prochain. L’explication est simple : Israël dispose de larges ressources en gaz naturel, extrait ce gaz et l’envoie vers l’Égypte qui le transforme en produit liquéfié avant de l’expédier vers l’Europe. Or, les exportations de gaz transformé de l’Égypte vers le Vieux Continent ont triplé en 2022. Nous en sommes dépendants de ce côté-ci de la Méditerranée et si la machine va à s'enrayer, il y aura un gros problème.
Les cours du baril de Brent, la référence en Mer du Nord, ont augmenté, lundi de 4%, avec un baril s’installant autour de 88 dollars. Idem pour le WTI, la référence aux Etats-Unis. La flambée est moins importante que pour le gaz mais c’est à surveiller de très près car plusieurs facteurs entrent en jeu. Cette violente crise en Israël intervient à un moment où le marché est déjà déstabilisé, dans un contexte de très forte inflation.
Réaction des pays producteurs
Ces dernières semaines, les pays membres de l’Opep+ avaient décidé de laisser leur production inchangée et les prix avaient légèrement baissé. Mais selon les analystes, l’offensive du Hamas pourrait compliquer la normalisation en cours des relations entre l’Arabie saoudite et Israël. L’impact économique se double de fortes tensions, ce qui n’augure rien de positif pour l’évolution des prix. Qui dit tensions, dit augmentation des cours inéluctable.
S’ajoute à cela l’Iran, dont certains dénoncent l’intervention en sous-main pour aider le Hamas. Si des sanctions internationales sont prises contre Téhéran ou dans le Détroit d’Ormuz, la flambée des cours du brut est assurée. QUelque 17 millions de barils transitent chaque jour par ce détroit du Golfe Persique contrôlé par l'Iran, cela fait un baril sur six consommés dans le monde. Pour référence, le durcissement des sanctions internationales contre l’Iran et la Syrie entre 2011 et 2014, avaient fait flamber le baril autour des 100 dollars.
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