Airbus marque un nouveau point dans le match commercial face à Boeing
L’avionneur européen Airbus a pris l’avantage sur Boeing, son grand concurrent américain, depuis plusieurs mois déjà, mais il annonce cette fois avoir franchi un seuil important pour les résultats 2019.
Airbus avale les commandes à une vitesse record et le groupe est en mesure d’annoncer qu’il dépasse le seuil des 1 000 commandes d’avions civils sur l’année. La dernière fois que cela s’est produit c’était en 2017. Cette fois, le seuil est atteint grâce à la confirmation par Air France, mercredi 18 décembre, d’une intention de commande de 60 appareils pour renouveler sa flotte. C’est une bonne nouvelle pour le constructeur aéronautique européen qui a décidé d’arrêter la production de son très gros porteur A380 cette année.
Pas d’effet Boeing
Boeing souffre des problèmes de son B737 Max, cloué au sol après deux catastrophes aériennes qui ont fait près de 350 morts. Les déboires de Boeing profitent-ils à Airbus ? Visiblement non. Le directeur commercial d’Airbus affirme que les misères de son concurrent américain ne profitent en réalité à personne. Ni à Airbus, ni à l’industrie aéronautique en général. Selon Christian Scherrer, dans ce secteur en croissance et en position de duopole, Airbus et Boeing sont les deux gros constructeurs mondiaux : les problèmes de l’un désorganisent l’ensemble du marché. Pire, selon Christian Scherrer, les déboires de Boeing pourraient expliquer la surtaxe douanière de 10% décidée par Washington et appliquée sur les importations d’Airbus aux États-Unis. L’affaire n’est donc pas si simple.
Où en est Boeing avec son 737 Max ?
Le retard sur Airbus sera très difficile à rattraper pour Boeing qui s'est résolu, lundi 16 décembre 2019, à suspendre, à partir de janvier 2020, la production de son avion vedette faute d'avoir obtenu l'aval des autorités aériennes pour le faire voler à nouveau. Effet collatéral : l’équipementier aéronautique français Safran va fortement réduire les cadences de production de son moteur baptisé "Leap", qui équipe le Boeing 737 Max. À ce stade, Safran estime qu’il est encore trop tôt pour dire quelles seraient les conséquences sociales de cette réduction de cadence, en particulier pour le site de Melun-Villaroche, en Seine-et-Marne, où sont produits les moteurs.
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