Traitement des déchets plastiques : la France mise à l'amende par l'Union européenne

Un milliard et demi d’euro ! C’est la somme payée en 2023 par la France à l’Union Européenne pour ne pas avoir respecté ses objectifs de traitement des déchets plastiques.
Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Photo prise dans l'usine de l'entreprise de recyclage GDE (Guy Dauphin environnement) à Rocquencourt, dans le nord-ouest de la France. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Le montant révélé dans un rapport officiel qui montre bien que la France est une mauvais élève. 23% de déchets d'emballages plastiques recyclés contre un objectif de 40%, quand la Slovaquie est à 60%, la Belgique ou l’Espagne au-dessus de 50%, on est loin du compte en effet.

Les plastiques sont partout : il suffit de revenir du supermarché et de passer en revue ses achats : bouteilles d’eau ou de lait, pot de yaourt, barquettes pour la viande, film autour des fruits et légumes. Le plastique est le roi de nos emballages et de nos poubelles et c’est sans compter sa présence hors emballages dans nos téléphones ou ordinateurs, dans nos voitures, dans nos brosses à dent, dans de nombreux textiles ou les tuyaux utilisés dans le BTP.

Pour chaque Français, c’est 70 kilos de plastique consommés chaque année. On est autour de 40 Kg en Allemagne et à 30 au Royaume-Uni. Pourtant la France a pris, avant d’autres, des mesures inédites pour limiter certains de ces plastiques. Par exemple, les pailles ou les cotons tiges interdits dès 2021 par la loi dite Agec qui fixe notamment un objectif de fin des plastiques à usage unique d’ici 2040.

Si les plastiques ne sont pas recyclés dans notre pays, que deviennent-ils ?

Près de la moitié des déchets plastiques sont brulés, c’est ce qu’on appelle la valorisation énergétique, pour produire de la chaleur par exemple. Le reste finit en décharge ou dans les océans. L’Ademe, l’Agence environnementale française utilise une image : un camion poubelle de déchets plastique finit dans la mer chaque minute. L’équivalent d’un camion. Traduit en chiffres, ce sont plusieurs millions de tonnes par an, de la bouteille au micro plastiques qui finissent dans les océans. C’est LA pollution principale pour ces espaces maritimes.

Le plastique a des conséquences sur la biodiversité, sur la santé mais aussi sur les émissions de gaz à effet de serre. Le rapport du secrétariat à la planification écologique le redit : le plastique émet près de 2 milliards de tonnes de CO2 par an, l’essentiel lors de sa production et cela ne cesse d’augmenter parce que cette production est en hausse exponentielle à l’échelle mondiale.

Que faire et comment faire alors pour améliorer la situation?

Il faut tenter de limiter cette production. C’est l'objectif d'un traité international qui est en discussion et qui doit aboutir avant la fin de l’année. Au niveau français, le rapport cite plusieurs pistes comme baisser la production mais également améliorer la collecte et le recyclage, travailler sur des plastiques plus facile à recycler (les pots de yaourt par exemple, c’est très compliqué aujourd'hui de les recycler et pourtant le gisement est énorme : 15 milliards de pots achetés chaque année… ).

À l’échelle individuelle, on peut faire quelques gestes : éviter d’acheter un nouveau téléphone tous les ans, et, puisque c’est l’été et qu’il fait chaud : laisser tomber la bouteille d’eau et privilégier une gourde par exemple.

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