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Santé : la consommation de nitrites augmenterait les risques de diabète, selon une étude française

Pour la première fois, une étude fait le lien entre une forte consommation de nitrites et le déclenchement d'un diabète de type 2. 

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les nitrites sont notamment utilisés pour rendre le jambon plus rose. Photo d'illustration. (LAURENT REA / MAXPPP)

Les nitrites contenus dans la charcuterie sont une nouvelle fois pointés du doigt. Ces additifs alimentaires, que l'on trouve dans plus de 15 000 produits emballés sur le marché français, sont fréquemment utilisés pour garantir une meilleure conservation des viandes transformées, les charcuteries surtout, notamment pour donner une couleur rose au jambon.

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Ils sont scrutés de près en raison de leurs effets possibles sur la santé : un lien entre l’exposition aux nitrates alimentaires et le risque de cancer colorectal a par exemple été confirmé l'été dernier par l’Anses, l’agence nationale de sécurité alimentaire.

Cette fois-ci, des chercheurs issus de plusieurs instituts français, notamment de l’Inserm, ont établi un lien avec un sur-risque de diabète. Ils ont en effet analysé les habitudes alimentaires et les données de santé de plus de 100 000 adultes français participants à la cohorte NutriNet. Leurs résultats montrent qu’une forte consommation de nitrites via l’alimentation est associée à une augmentation moyenne de 27 % du risque de survenue de diabète type 2 par rapport à des personnes ayant une consommation plus faible. C’est la première fois que ce lien est établi entre nitrites et diabète. Il n’a pas été démontré en revanche avec les nitrates.

De nouvelles études attendues

Les chercheurs n’expliquent pas encore le mécanisme de déclenchement d’un diabète en lien avec les nitrites, "mais il a déjà été démontré que la dégradation des nitrites en d’autres composés, dans l’organisme, peut perturber le métabolisme”, explique Mathilde Touvier, directrice de recherche à l'Inserm qui a coordonné cette étude. D’autres études seront nécessaires pour confirmer ces résultats. Mais en attendant, ces chercheurs confirment la nécessité d’une réflexion sur l’utilisation des additifs nitrités par l’industrie alimentaire.

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Jusqu’ici pour limiter le risque de cancer et limiter la consommation de sel, la recommandation du plan national nutrition santé est de ne pas consommer plus de 150 g de charcuterie par semaine, le conseil reste donc valable, ce qui équivaut à ne pas dépasser l'équivalent de quatre tranches de jambon blanc par semaine.

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