Santé : l'Organisation mondiale de la santé (OMS) craint que le virus de la grippe aviaire s'adapte à l'espèce humaine
Les mammifères concernés par la grippe aviaire sont essentiellement des prédateurs d'oiseaux sauvages : des renards, belettes, ratons laveurs par exemple, mais aussi des mammifères marins comme certaines otaries. Ils se contaminent, non pas par voie digestive, mais par voie respiratoire lorsqu'ils s'attaquent à des proies malades. Le problème est que cela crée de nouveaux réservoirs, or des mutations ont été constatées lorsque le virus passe des oiseaux aux mammifères.
Elles sont sans conséquences jusqu'ici mais les experts de l'OMS redoutent que ce virus, qui a des capacités d'adaptation, ne finisse par contaminer plus facilement l'espèce humaine en transitant par les mammifères, car ces animaux sont biologiquement plus proches de nous que les oiseaux.
Dans le communiqué publié mercredi 12 juillet, l'OMS s'inquiète aussi aussi du fait que les épisodes de grippe aviaire ne sont plus vraiment saisonniers. Au départ c'était un virus hivernal, apporté par les oiseaux migrateurs. Mais il y a désormais de plus en plus de foyers autochtones dans le monde.
Vaccination obligatoire des canards
En France l'été dernier, l'épidémie ne s'était pas arrêtée car des oiseaux sauvages sédentaires (canards, goélands, fous de Bassan) avaient maintenu le virus sur le territoire. Même chose cette année, nous sommes en juillet, et la grippe aviaire est toujours là : 17 000 dindes ont été abattues au début de ce mois-ci dans un élevage du Pas-de-Calais et deux foyers de contamination ont été confirmés dans les Landes. C'est pour cela notamment que la France a pris la décision de vacciner de façon obligatoire tous les canards à partir du mois d'octobre. 80 millions de doses de vaccins vont être commandées au laboratoire allemand Boehringer Ingelheim.
Il n'y a que les canards qui seront vaccinés car ils jouent un rôle plus grand dans la dynamique épidémique, nous a expliqué Jean-Luc Guérin, professeur à l'École nationale vétérinaire de Toulouse. Ils diffusent plus facilement le virus que les poules car ils l'excrètent davantage. L'idée est donc de les vacciner tous avec deux doses. Une mesure très attendue par les éleveurs, car dix millions de volailles ont déjà du être abattues durant cette saison 2022-2023.
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