Pêche à la baleine : quelles menaces pèsent sur ces cétacés ?
La justice danoise statue, mercredi 3 septembre, sur l’extradition au Japon du militant écologiste Paul Watson, qui le soupçonne d'être co-responsable de dommages sur l’un de ses navires baleiniers en 2010.. Cette affaire remet en lumière la pratique de la chasse à la baleine. Une chasse commerciale qui fait l’objet d’un moratoire depuis 1986, dans le but de permettre aux populations de baleines de se reconstituer, mais trois pays l'Islande, la Norvège, et le Japon continuent de pratiquer cette pêche.
Ces trois pays défient le moratoire et tuent chaque année plus de 1000 baleines, selon la Commission baleinière internationale. Ils avancent, pour se justifier, des arguments de tradition, et de pèche alimentaire, même si les chiffres montrent que la viande de baleine est de moins en moins consommée. Les Japonais, par exemple, en consomment 100 fois moins qu’il y a 60 ans. Par ailleurs, ces pays évoquent aussi une reconstitution suffisante des populations de cétacés pour justifier leur pèche.
Les effets bénéfiques du moratoire sur les baleines
Le moratoire de 1986 a, c'est vrai, porté ses fruits. Le nombre de baleines à bosse, par exemple, est passé de 450 dans les années 1950 à 25 000 aujourd’hui. Le nombre de rorquals commun a doublé depuis les années 70. Les populations de baleines grises ont aussi augmenté, mais attention ces trois espèces restent classées comme vulnérables ou en danger pour l’UICN, l'Union internationale pour la conservation de la nature. Tout comme la baleine bleue ou la baleine franche de l’Atlantique, qui elle se trouve "en danger critique de disparition".
Pour les scientifiques, ces cétacés sont loin d'être tirés d'affaire, et restent d'autant plus vulnérables que leur rythme de reproduction est lent et qu’ils subissent de nouvelles menaces comme les collisions avec des navires, la pollution sonore qui les désoriente ou le réchauffement climatique. Or les baleines jouent un rôle de régulation écologique essentiel.
En plongeant profondément, elles font remonter des nutriments vers la surface ce qui est précieux les poissons et les crustacés. Elles fertilisent aussi les océans par leurs excréments riches en nutriments. Leur rôle est essentiel pour nourrir également le phytoplancton, qui lui-même est essentiel pour capter le carbone de notre atmosphère. Tout cela explique pourquoi Paul Watson ne cesse de répéter depuis sa prison du Groenland qu’il poursuivra son combat pour défendre les cétacés.
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