Météo France revoit à la hausse ses normales saisonnières : ce que ça change pour les prévisions
Météo France vient de réactualiser cette semaine ses normales saisonnières. Cette mise à jour a lieu tous les dix ans pour permettre de mieux caractériser le climat.
Les normales saisonnières sont les températures moyennes annuelles que l’on calcule sur une période de 30 ans et elles sont régulièrement actualisées par Météo-France pour coller le plus possible au climat actuel, et pouvoir caractériser le plus fidèlement possible les événements météorologiques exceptionnels. Donc cette actualisation vient d'être faite.
Désormais, Météo-France ne s’appuie plus sur les températures moyennes mesurées entre 1981 et 2010 mais sur celles qui ont été relevées entre 1991et 2020. La période de référence se décale donc de dix ans on se rapprochant de nous. Cette mise à jour des normales saisonnières fait apparaître une France un petit peu différente : plus chaude, avec des périodes de gel plus courtes et des sols plus secs.
Cette hausse des températures moyennes se constate partout surtout à l'automne et au printemps, mais elle est plus marquée sur le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté. Le Grand Est est également plus marqué que le reste de la France par une baisse des précipitations. Un assèchement des sols que l’on constate aussi dans le Massif central.
#Climat
— Météo-France (@meteofrance) June 27, 2022
Quand le Strasbourg actuel a le climat du Lyon des années 1970, Lille celui de l'ancien Rennes.
Zoom sur les nouvelles #normales climatiques.
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Autres évolutions régionales depuis dix ans : le nombre de jours et la hauteur d’enneigement reculent dans les massifs montagneux y compris les Alpes. Il y a aussi huit à dix jours de gelée en moins en moyenne, à Troyes Poitiers, Chambéry ou à Lyon. Et à l'opposé, le nombre de jours de fortes chaleurs ou de nuits à plus de 20°C augmentent dans le sud-est : notamment à Nîmes, Marseille, Lyon ou en Corse.
Le réchauffement climatique en cause
Localement l'évolution de certaines moyennes peut être liées parfois à l’évolution du nombre de stations météorologiques explique Mathieu Sorel, climatologue à Météo France. L’évolution des normales est bien le signe d'une évolution climatique en cours.
À l’échelle de la France, la température moyenne annuelle a augmenté de plus d’1°C en l’espace de 60 ans. Si on réactualise en permanence les normales saisonnières, on ne risque pas de gommer l’ampleur de ce changement climatique car il se quantifie toujours en prenant les mêmes repères : soit l'ère préindustrielle, soit – plus près de nous – la période 1961-1990. Ces références, – qui sont celles de l’organisation météorologique mondiale – ne changent pas.
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