Les vertébrés à sang froid nous donnent des leçons pour bien vieillir
Pourquoi certains animaux vivent-ils plus longtemps que d’autres ? Une étude internationale publiée dans la revue "Science" permet d’apporter quelques réponses.
Une équipe de plus d’une centaine de scientifiques s'est intéressée au vieillissement des 77 espèces sauvages de reptiles et d’amphibiens, dans une étude publiée par la revue Science. Car c’est un constat, certains animaux de cette famille ont une espérance de vie hors norme. C’est par exemple le cas de Jonathan une tortue géante des Seychelles âgée de 190 ans. Elle est considérée comme le plus vieil animal terrestre vivant au monde. Et il n'y a pas que Jonathan, les salamandres ou certains lézards vieillissent aussi très lentement. Leur risque de mortalité est de 1% à l'âge 10 ans et il reste toujours de 1% à 100 ans contrairement à nous, ou à la plupart des mammifères, chez qui le risque de décès augmente malheureusement avec l'âge.
Les chercheurs ont réussi à percer le secret de cette longévité. Ils ont obtenu des pistes et pas forcément celles qu’ils attendaient. Car les chercheurs pensaient que le vieillissement plus lent était lié surtout au fait que ces reptiles et amphibiens sont des animaux à sang froid, et donc avec un métabolisme particulier. Un métabolisme qui fait qu’ils dépensent moins d'énergie pour s’adapter aux températures extérieures. Mais en réalité, il y a d’autres particularités qui permettent à ces animaux de vieillir moins vite : notamment, le fait d'être équipé d’épines, d’une carapace ou du venin qui sont des protections contre les prédateurs. Ils sont moins menacés et cet environnement favorable les pousse naturellement à vieillir moins vite, expliquent les chercheurs.
Ces connaissances sur les animaux à sang froid peuvent nous aider, nous les humains (à sang chaud ) à vieillir moins vite. D’abord en apportant la preuve fondamentale qu’il est possible de ralentir le vieillissement et que le temps qui passe n'est pas forcément une fatalité. Hugo Cayuela, chercheur au CNRS, l’un des auteurs de l'étude, nous a expliqué que chez ces animaux qui vieillissent lentement, il existe des capacités particulière de régénération tissulaire ou encore des aptitudes à lutter contre les cancers. Cela pourrait nous donner des clés pour nous aider, nous aussi, à vivre plus facilement jusqu'à 100 ans.
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