Le billet vert. Une agriculture urbaine plus propre et proche du consommateur grâce à l'aéroponie
Tous les week-ends, cet été, Gérard Feldzer et l'aérostier au long cours, Bertrand Piccard nous livrent quelques unes des 1 000 solutions économiquement viables et écologiquement responsables labellisées par la fondation Solar Impulse. Aujourd’hui des solutions pour une agriculture responsable : l'aéroponie.
Après le succès du premier vol en avion solaire, la fondation Solar Impulse a lancé la deuxième phase de son action : sélectionner 1 000 solutions rentables pour la protection de l’environnement, un programme reconnu par l’ONU (Organisation des Nations Unies). Aujourd’hui, l’aéroponie : une culture urbaine qui économise l’eau.
L’aéroponie est une technique de culture hors-sol
Les racines sont maintenues en suspension dans le vide, à l’intérieur d’une chambre d’aspersion obscure, pour empêcher le développement d’algues. La solution nutritive est pulvérisée sur les racines, à intervalles réguliers. Constamment exposées à l’oxygène et à l’humidité, ces dernières atteignent leur potentiel d’absorption maximal.
Combas est une compagnie qui développe un modèle d’aéroponie mobile, grâce à des serres adaptables pour le milieu urbain. L’objectif est double. D’un côté, transformer la culture de salades et herbes aromatiques, en offrant aux maraîchers transformateurs et distributeurs, une technologie qui intègre toutes les étapes de la chaîne de valeur alimentaire. De l’autre côté, promouvoir la sécurité alimentaire en fournissant une production propre, qui intègre la production de légumes, pour offrir des produits naturels et de meilleure qualité.
La fraîcheur des produits et la sécurité de l’approvisionnement sont assurées grâce à des productions locales et naturelles toute l’année. Une solution qui permet le développement de nouveaux marchés.
Les points forts
Pas de gâchis d’eau
Le système d'irrigation aéroponique utilise 30 fois moins d'eau que l'agriculture traditionnelle en plein champ, grâce à un automate de pulvérisation précis, et à un circuit d'eau fermé. Les systèmes de Combas ne produisent pas d'eau stagnante ni de ruissellement, réduisant les risques de contamination. 97% de l’eau est réutilisée. Dans 5 ans, Ils auront économisé 8 milliards de litres d'eau, l'équivalent de 3 200 piscines olympiques par an.
Moins d’émissions de Co2
La chaîne d'approvisionnement alimentaire actuelle est très énergivore : de l'exploitation des tracteurs et des moissonneuses au lavage intensif dans les installations de traitement. Ainsi, plus de 80% des salades vendues dans le monde aujourd'hui ont parcouru en moyenne 2 000 km pour atteindre nos assiettes. En étant stratégiquement situées près des centres de distribution et de consommation, les structures d’agriculture aéroponique permettront une réduction de l'empreinte carbone de 28 000 tonnes de Co2 d'ici 2021, ou l'équivalent d'une forêt sur 3.000 terrains de football.
Peu de déchets
Selon une étude d’un distributeur, les salades ont le taux de déchets le plus élevé de la chaîne alimentaire, avec seulement 22% de matière utile résiduelle, du champ à l’assiette. En améliorant le processus de culture et en perturbant la chaîne d'approvisionnement, l’aéroponie permet un rendement net supérieur à 85%, soit 4 fois plus qu’actuellement.
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