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Le billet vert. Les expéditions scientifiques sont aussi perturbées par le coronavirus

L'expédition scientifique Mosaic qui doit étudier le réchauffement climatique est compromise par le coronavirus.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le brise-glace allemand Polarstrean participe à l'expédition Mosaic. (RUNE STOLTZ BERTINUSSEN / NTB SCANPIX)

L'épidémie de coronavirus complique le travail des expéditions scientifiques. C’est le cas de l’expédition Mosaic, l’une des plus importantes au monde qui se déroule en ce moment en Arctique.

L'expédition Mosaic est partie l'automne dernier et doit durer jusqu'à l'été prochain. Le bateau allemand, brise-glace, le Polarstern, s’est laissé piégé par la banquise pour dériver jusqu’au pôle nord et étudier pendant un an les effets du réchauffement climatique. Il doit accueillir 300 scientifiques de 17 pays différents. Tous ne viennent pas tous en même temps à bord mais à tour de rôle en prenant l'avion puis l'hélicoptère jusqu’au bateau. Mais l’un de ceux qui devait venir à bord s’est révélé positif au coronavirus il y a quelques jours.

Des chercheurs testés avant de monter à bord

L'équipe d’une vingtaine de personnes qui devait partir avec le malade pour rejoindre le Polarstern est aujourd’hui en quarantaine en Allemagne. En plus, elles devaient apporter des vivres, du matériel, cela retarde les travaux de toute l’expédition. Mais pour les organisateurs allemands, ces précautions sont indispensables. La promiscuité à bord peut vite propager le virus à tous les membres d’équipage et ce serait très risqué si quelqu’un contractait de graves symptômes sur place ; le premier hôpital est loin et les moyens héliportés pour venir chercher le patient coûteux. Un autre risque pour l'expédition, c'est si plus personne ne peut conduire le navire ; assurer la logistique pendant plusieurs jours voire semaines. Les organisateurs espèrent ainsi grâce à ses précautions pouvoir rejoindre la banquise le mois prochain.

Le risque d'infecter des populations isolées

Beaucoup d'expéditions ont appliqué le principe de précaution sans faire forcément de tests de dépistage systématiques. Depuis le mois de janvier, les ressortissants chinois ont évité de monter à bord des bateaux qui vont dans les îles éparses ou en Antarctique. L’actrice chinoise, Ni Ni, très connue dans son pays, a renoncé à aller sur le bateau de Greenpeace le mois dernier qui naviguait là-bas. Elle devait y rejoindre une autre actrice, Marion Cotillard. Mais aujourd’hui, la question se pose aussi pour des chercheurs : doivent-ils renoncer à leur expédition ou doivent-ils se tester avant de partir ? Ils pensent aussi qu'ils ne doivent pas apporter sans le savoir le virus à des populations isolées comme les Inuits au Canada ou les Indiens d’Amazonie. Pour ces communautés autochtones, ni leur système de santé, ni leur système immunitaire ne leur garantie de pouvoir faire face à la maladie.

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