Le billet vert. Les effets de la grève sur la pollution de l'air
Des bouchons à cause des grèves mais aussi des moyens de transport alternatifs et du covoiturage. La grève contre la réforme des retraites a sans aucun doute des conséquences sur notre façon de nous déplacer et même sur la qualité de l'air.
Avec une nouvelle journée noire dans les transports à cause de la mobilisation contre la réforme des retraites qui continue, les usagers prennent plus la voiture mais aussi ils s'organisent avec du covoiturage et du télétravail. Cela a des effets contre-intuitifs sur la pollution de l'air en Île-de-France.
Evidemment, avec 650 km de bouchons en Île-de-France au plus fort du lundi 9 décembre, on se dit que ce n'est pas bon, tous ces moteurs qui crachent leurs polluants surtout quand les voitures sont pare-chocs contre pare-chocs. On peut dire merci à la pluie et au vent qui ont tout plaqué au sol et évité le nuage de particules autour de la région. En revanche, jeudi dernier, il faisait beau et cela va peut-être vous surprendre mais la grève annoncée très tôt à l'avance a plutôt amélioré la qualité de l'air dans la région.
L'anticipation de la grève pousse à chercher des alternatives
Mercredi dernier, Airparif, l'association de mesure de la qualité de l'air d’Île-de-France avait anticipé un traffic routier élévé pour le premier jour de grève. L'indice de la qualité de l'air devait même être médiocre. Quand il fait beau, sec, et qu'il y a beaucoup de circulation: tous les ingrédients du cocktail hivernal de la pollution aux particules sont réunis. Finalement il n'y a jamais eu aussi peu de bouchons en Île-de-France pour un jeudi donc Airparif a revu ses prévisions à l'optimisme en classant la qualité de l'air comme moyenne. En fait l'anticipation de cette grève a permis aux Franciliens de mieux respirer.
Vélo, covoiturage, télétravail
Les vélos, trottinettes ou marche à pied sont un levier efficace pour désengorger les routes et les transports en commun saturés mais aussi le covoiturage avec le nombre d'abonnés sur les plateformes qui doublent en cette période. Certains n'avaient jamais envisagé de proposer une place dans leur voiture avant la grève et par solidarité avec leur voisin, il découvre ce système et qu'en plus, ils peuvent se faire un peu d'argent. Mais surtout le télétravail prend de l'ampleur. 17 000 entreprises peuvent l'envisager à travers leur plan de mobilité aujourd'hui. 29% des salariés du privé l'ont pratiqué l'an dernier plus pour des questions de qualité de vie que de lutte contre la pollution. Cette grève peut être aussi un déclencheur pour certains et cela peut faire d'une pierre deux coups. L'entreprise Somfy en Haute-Savoie a calculé que deux jours de télétravail par semaine évitait 170 000 km à ses salariés : moins de bouchons, moins de stress et moins de pollution.
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