Le billet vert. Les Autolib reviennent à Paris
Les voitures Bluecar de l'ancien service d'autopartage parisien ne sont pas toutes à la casse. On va même pouvoir les revoir dans les rues de Paris puisqu'une PME bretonne les vend aux particuliers.
C'était tellement, pratique cette voiture en bas de chez soi ou pour rentrer de soirée quand il n'y avait plus de taxi ni de métro. Les nostalgiques d'Autolib, qui s'est arrêté en juillet 2018, vont pouvoir revoir les Bluecar. Et peut-être en bas de chez eux ! Il ne faudra pas essayer de monter dedans parce qu'elles ne seront pas en autopartage mais à des propriétaires privés.
La société bretonne Autopuzz, située à Caudan dans le Morbihan, a récupéré ce qu'il restait du stock il y a deux ans. 3 000 voitures Bluecar ont circulé à Paris mais aussi à Lyon, La Rochelle et Bordeaux, et elle les vend comme voiture d'occasion depuis un an. Le week-end dernier, une centaine ont trouvé preneur lors d'une opération flash à Romorantin (Loir-et-Cher) et elle compte faire une nouvelle vente fin mars à Paris. Le conseil général de Mayenne, lui, en a acheté une cinquantaine pour les déplacements de ses employés.
Le plus gros des clients d'Autopuzz sont des particuliers en Bretagne, là où se trouve son atelier de réparation. Ils l'utilisent plutôt comme deuxième voiture. Pas besoin de borne, elle peut se brancher sur une prise domestique, le plein n'est pas cher et son petit prix, à moins de 5 000 euros, la rendent plutôt attractive. Aujourd'hui, la société Autopuzz estime qu'elle aura fini d'écouler les 1 500 voitures qui lui reste d'ici cet été.
Reconditionner plutôt que gâcher
Les Bluecar n'étaient pas dans un bel état et il a fallu leur donner un bon coup de propre. Mais elles sont encore très opérationnelles. Avec ce qui traînait dans les voitures, il y avait "de quoi ouvrir une pharmacie ou une maison close", explique le commercial d'Autopuzz. Les batteries tiennent toujours le choc, même si les clients découvrent qu'à l'arrêt, elles doivent rester branchées en permanence sinon en une journée la batterie se vide de moitié. Mais les voitures peuvent très bien trouver leur client et c'est d'ailleurs ce qui a motivé au départ la PME pour les reprendre. Sinon c'était direction la casse pour ces véhicules.
Il a fallu trouver comment éviter un tel gâchis tout en faisant un business. Avec ses 35 salariés, Autopuzz espère devenir le garagiste spécialiste des voitures électriques et pas seulement des Bluecar. Quant aux batteries, elle compte sur l'engagement du groupe Bolloré, le fabricant d'origine, pour les reprendre au bout de 25 ans pour les recycler.
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