Le billet vert. La transition énergétique ne va pas assez vite !
Plus 0,6% de CO2 envoyé dans l'atmosphère cette année. C'est 60% de plus que dans les années 90. Le charbon, l'énergie la plus sale pour le climat, est toujours massivement utilisé.
Alors qu’à Madrid, la COP 25 se réunit pour accélérer la lutte contre le changement climatique, les émissions de CO2 mondiales ne baissent toujours pas, selon le bilan annuel du Global Carbon Project.
Plus 0,6% de CO2 en 2019 envoyé dans l'atmosphère. On se dit que ce n’est pas beaucoup mais quand on sait que c'est 60% de plus que dans les années 90, on voit mieux pourquoi c’est quand même une mauvaise nouvelle. Le bilan annuel du Global Carbon Project, regroupe le travail de 76 scientifiques de 13 pays différents pour estimer à partir de prévisions et de données économiques et énergétiques, ce que l'on brûle dans nos moteurs, nos chaudières et nos usines et donc ce que l'on envoie comme CO2 dans l'atmosphère cette année.
Le charbon en recul
Le charbon, l'énergie la plus sale pour le climat, est toujours massivement utilisé mais il recule de 10%, même aux États-Unis malgré ce que dit Donald Trump, le gaz et les renouvelables le remplace. Les émissions américaines vont même baisser de 1,7% en 2019 comme en Europe. La France aussi devrait réduire de ses émissions de 1%. En revanche, en Chine, le charbon est resté stable pour produire de l’électricité mais il a augmenté pour les aciéries et les usines de biens de consommation qui fabriquent les vêtements, l'électroménager que l’on achète après partout sur la planète. Si on regarde la pollution en fonction du nombre d’habitants, un Américain émet deux fois plus qu’un Européen ou un Chinois. En résumé la transition énergétique ne se fait pas assez vite. Si le charbon décroît, le gaz et le pétrole augmentent trop et les renouvelables ou le nucléaire ne compensent pas. Finalement, il n'y a que les hivers doux et les crises économiques qui font baisser la pollution.
Un réchauffement de 7° en 2100 ?
Il devient difficile pour les chercheurs de dire que les objectifs de l'Accord de Paris sont encore plausibles en particulier pour 1,5°C. Il faudrait réduire de 30% les émissions en 2030, alors qu’elles ne cessent d’augmenter. Aujourd’hui, les prévisions climatiques envisagent de dépasser l’objectif de 2°C au cours du siècle pour redescendre ensuite. Les plus pessimistes voient un réchauffement de près de 7°C en 2100 parce que plus on tarde à décarboner l’économie, plus l’avenir s’assombrit. Il serait donc peut-être temps de se réveiller.
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